La cérémonie marquant la célébration des dix ans de l'ONG Espace Opoko a eu lieu, le 27 août, dans la salle de conférences du ministère de la Justice, en présence du directeur général de la Promotion des peuples autochtones, Justin Assamoyi, du directeur adjoint du Programme alimentaire mondial, Sidy Mohamed Babah, et des représentants des ambassades accréditées au Congo.
C'est par une anecdote que la représentante de cette ONG à Brazzaville, Vanessa Rèche Nzouba, a ouvert la cérémonie. Espace Opoko, dit-elle, c'est l'histoire d'un jeune garçon, Averty Ndzoyi (président de l'ONG), qui a grandi au village auprès de sa grand-mère Emilienne Opoko. Il a connu des difficultés pour aller à l'école. Ce qui fait que lorsqu'il finit ses études, grâce au soutien de sa grand-mère, il réalise que les peuples autochtones de sa communauté éprouvaient les mêmes difficultés qu'il avait dans sa jeunesse. C'est pourquoi, il a créé Espace Opoko, une organisation qui porte le nom de sa grand-mère et où les enfants autochtones de la République du Congo viennent bénéficier des conseils et de la motivation qu'il a reçus pour avancer sur le plan scolaire.
S'inspirant de l'ancien président américain, John Kennedy, qui disait : " Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays ", Vanessa Rèche Nzouba a dit qu'il est difficile de voir dans ce pays une organisation de la société civile qui commence avec ses propres moyens, sans l'aide du gouvernement et des organismes internationaux et qui résiste pendant dix ans, tout en obtenant des résultats incroyables comme c'est le cas de l'Espace Opoko. " Cette contribution individuelle que chacun de nous apporte sur la question des droits des peuples autochtones est, ce que nous appelons à Espace Opoko, "le changement qui commence par le bas", autrement dit, l'implication de chaque congolais dans l'amélioration des conditions de vie de nos frères ", a-t-elle souligné.
Espace Opoko sollicite un coup de pouce pour aider les enfants autochtones
La représentante de l'Espace Opoko à Brazzaville a profité de l'occasion pour solliciter le coup de pouce des organismes internationaux et pouvoirs publics pour avoir les ressources nécessaires afin d'élargir leur action au niveau national et permettre à tous les enfants autochtones congolais d'avoir les mêmes chances de réussite scolaire. " Nous voulons un accompagnement du gouvernement, des autres organisations et des ambassades accréditées au Congo. A Espace Opoko, nous sommes en train de faire notre part. Nous essayons d'éteindre le feu avec notre petit bec. Rien qu'avec le bec, vous voyez le résultat que nous avons. Imaginez alors ce que nous ferons avec les seaux, arrosoirs et d'autres outils ", a signifié Vanessa Rèche Nzouba.
Par ailleurs, elle a fait savoir également que si la célébration des dix ans de leur organisation a donné la possibilité de découvrir ce qu'ils font ainsi que les défis qu'ils rencontrent, c'était aussi l'occasion de célébrer la réussite au baccalauréat A4 de Ramane Moungomo, premier bachelier autochtone du district de Bambama, dans le département de la Lékoumou. Ce dernier a profité de l'occasion pour témoigner. " C'est grâce à Espace Opoko que je suis allé au lycée à Sibiti et que je suis maintenant étudiant. Je souhaite donc que vous souteniez Espace Opoko pour qu'il puisse aider beaucoup d'enfants comme moi. Il n'y a pas une organisation ici au Congo comme Espace Opoko qui prend les enfants autochtones depuis l'école primaire et les accompagne jusqu'à l'université. Aidez Espace Opoko ... ", a-t-il plaidé.
Pour sa part, la représentante adjointe de cette ONG, Breane Moanda, a dressé le bilan de leurs dix ans d'existence. Espace Opoko est passé de 10 élèves en 2012 à 158 élèves en 2022. Dans leurs zones d'interventions, tous les enfants en âge d'aller à l'école sont inscrits. On compte déjà huit premiers lycéens autochtones de l'histoire du district de Bambama et deux étudiants en fin de formation à l'ENEF. A ce jour, sept étudiants sont à l'Université Marien-Ngouabi. Espace Opoko présentement est en train d'élargir ses activités dans tout le pays.
Notons que parmi les bacheliers autochtones soutenus par l'Espace Opoko, il y a eu, entre autres, Idris Saya (baccalauréat R1, 2019), actuellement étudiant à l'Ecole nationale supérieure d'agronomie et de foresterie ; Paul Bedel Makita (Bac R1, 2020), étudiant à l'ENSAF ; Habib Ombi (Bac D, 2020), étudiant à la faculté des sciences économiques ; Cheraline Etema (G2, 2020), étudiante en première année à la faculté des sciences économiques ; Divin Gaston Mabiala ( Bac A4, 2021), étudiant à la faculté de droit ; Ramane Moungomo (Bac A4, 2022) ; etc.
Ces festivités ont été marquées par la projection d'une vidéo sur les dix ans d'existence de l'Espace Opoko. Il y a eu également signature de partenariats entre cette organisation et les structures suivantes : AgoraCare, SAB Agro, Butter Fly, MCS Global.
