Madagascar: Émeute à Ikongo - 11 manifestants tombés sous les balles des gendarmes

Le commandant de la gendarmerie a lancé un appel au calme

Tragique. Une foule furieuse s'est manifestée devant le poste de la gendarmerie à Ikongo, hier vers 10 heures du matin. Ces hommes et femmes réclament qu'on leur livre des présumés assassins et kidnappeurs.

La population voulait procéder à une vindicte populaire. " Après débordement, les gendarmes ont ouvert le feu. 11 personnes sont mortes sur le coup et 18 autres ont été grièvement blessés ", selon le commandant de la gendarmerie nationale, le général Andry Rakotondrazaka hier, lors d'un point de presse.

" La gendarmerie a arrêté des hommes suspectés d'homicide sur une mère de famille et d'avoir kidnappé son enfant albinos. Ces derniers ont été enquêtés au poste de la gendarmerie à Ikongo. Apprenant la nouvelle, le fokonolona de la localité s'est rué vers le poste et a tenté d'entrer de force dans le camp pour réclamer qu'on lui livre ces personnes afin de procéder à une vindicte populaire. Évidemment, la loi en vigueur dans notre pays dit le contraire mais la population s'en fiche. Les gendarmes auraient refusé leur revendication ", poursuit-il.

Une négociation dirigée par le commandant de la brigade d'Ikongo s'est donc tenue avec une délégation du fokonolona et des membres de la famille de la personne tuée. Les gendarmes ont expliqué que les suspects doivent rester entre les mains des autorités judiciaires.

Un périmètre de sécurité a été mis en place par les gendarmes. Mais il y a eu un débordement du fokonolona, les jets de pierres ont fusé de partout et la caserne de la gendarmerie a été la principale cible.

Malgré une tentative de dispersion de la foule qui a lamentablement échoué, ces jets de pierres ont repris, et ce, de manière plus intense. Contraints d'utiliser leurs armes, les gendarmes ont ouvert le feu. " Pour protéger la vie des gendarmes et de leurs familles et pour préserver leurs biens, les militaires ont dû utiliser les armes ", a indiqué le commandant de la gendarmerie nationale.

" Une enquête est en cours ", a poursuivi ce dernier. La situation est revenue en partie au calme, pour le moment, à Ikongo. Face à ces faits, il est dommage de constater que les citoyens n'ont plus peur de rien, ni des forces de l'ordre, même armées et prêtes à tirer sur la foule. Le député d'Ikongo, Brunel Razafitsiandraofa demande une ouverture d'enquête parlementaire sur cette affaire.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.