Congo-Kinshasa: Convention de La Haye de 1954 - Les acteurs du Comité consultatif national s'approprient des directives opérationnelles

Les participants à l'atelier de renforcement des capacités organisé dans la salle Irina Bokova de l'Unesco, du 29 au 31 août, sont sensibilisés et outillés pour un plaidoyer à mener en vue de la ratification par la RDC du second protocole du traité visant la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé.

Dénommée " Atelier de renforcement des capacités des acteurs du CCN pour l'appropriation de la Convention de La Haye de 1954 et ses directives opérationnelles ", la rencontre organisée en trois jours poursuit trois objectifs. Le premier énoncé par le coordonateur du Comité consultatif national pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé en RDC (CCN) est de porter les participants, acteurs impliqués à ses activités, à " s'approprier la Convention de 1954 et ses directives opérationnelles ". Ce qui, a soutenu le Pr Ipara Motema, les outillera pour " sensibiliser à traduire en actions " les dits directives. Quitte à les " inciter à mener un plaidoyer auprès des décideurs (gouvernement et Parlement) pour la ratification du 2e protocole " de la convention susmentionnée.

Procédant à l'ouverture de ces travaux initiés par le CCN avec le soutien de l'Unesco, la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, a vivement salué leur tenue. Considérant cet atelier pour la preuve que " le gouvernement s'investit pour que la protection du patrimoine culturel congolais devienne une priorité, un secteur porteur d'espoir et d'emplois à l'horizon 2030 ". Ce, a-t-elle dit, " tel qu'exprimée dans la lettre de mission du Ministère de la Culture, Arts et Patrimoines du 27 avril 2022 traduisant valablement la vision du chef de l'État tenant le patrimoine comme facteur de cohésion nationale ".

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Un cadre de référence

Pour le représentant pays de l'Unesco, Isaias Barreto da Rosa, l'Atelier rejoint " une actualité tragique alors que nous sommes les témoins d'une évolution extrêmement préoccupante de la situation dans le Parc national des Virunga ". Il a rappelé à l'occasion les préjudices causés par les conflits armés mettant " de nouveau en mal la protection de ce bien du patrimoine mondial déjà durement éprouvé ".

D'avis que n'étant pas forcément " des dommages collatéraux ", il a tenu les destructions du patrimoine pour " le résultat d'attaques délibérées pour affaiblir les repères sociaux, semer la terreur et asservir les peuples ". Aussi a-t-il soutenu que " la protection du patrimoine est inséparable de la protection des vies humaines, et doit être intégrée dans les opérations d'urgence ".

Dès lors, Isaias Barreto a souligné que la mise en œuvre de cette convention requiert " de protéger ce qui peut être protéger et de rappeler les obligations fondamentales des Etats et des parties en conflit, en matière de protection du patrimoine culturel " pendant les conflits.

Y adjoignant la nécessité de " mobiliser les organisations des douanes et les marchés de l'art, pour endiguer le cancer du pillage de ceux qui cherchent à faire commerce de la mémoire des peuples ". D'où la participation à l'atelier des experts issus du monde universitaire, de la Commission nationale pour l'Unesco, de la Police nationale congolaise, des Fardc, de l'Interpol, du tourisme et de le Coopération régionale.

Acteurs compétents pour œuvrer efficacement dans la lutte contre l'impunité établie de la destruction intentionnelle de monuments historiques. Tenu, pour un crime de guerre au même titre que celle d'hôpitaux ou d'écoles, selon les Statuts de la Cour Pénale Internationale, comme dit par le représentant de l'Unesco. Affirmant que, " c'est aussi le sens du deuxième protocole à la Convention de La Haye, adopté en 1999 qui met en place un système de protection renforcé ".

Le Pr Ipara Motema a ainsi émis l'espoir que l'atelier réponde aux attentes de l'organisation de sorte à " enclencher une nouvelle dynamique en matière de protection du patrimoine culturel en RDC ". Qu'il serve, a-t-il dit, " de cadre de référence utile à une réflexion exigeante sur les inventaires du patrimoine culturel immobilier, socle de nos valeurs historiques et civilisationnelles ".

Pour sa part, la ministre Catherine Kathungu Furaha a dit l'importance que revêt l'atelier demeurant dans l'expectative de ses résultats. Ce, dans l'heureuse perspective qu'ils permettront, a-t-elle soutenu, " d'enrichir les instruments normatifs sur la protection des biens culturels en RDC et le projet de loi sur la ratification du Deuxième protocole de 1999 ".

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