Madagascar: Carnage à Ikongo - Condamnation unanime de l'opposition

Comme il fallait s'y attendre, les réactions des opposants ne se sont pas faits attendre après les accrochages à Ikongo. La majorité présidentielle, quant à elle, se mure dans le silence.

Il est parmi les premiers politiciens à avoir réagi après que l'évènement ait éclaté. Le nombre de victimes des balles des forces de l'ordre dépassent les dizaines de personnes à Ikongo. Marc Ravalomanana, quant à lui, parle d'une " tuerie " et " condamne " les faits.

Une réaction attendue de la part de ce leader de l'opposition qui soutient que " l'Etat doit protéger la population et ses biens quelles que soient les circonstances ". Derrière ces phrases, l'opposant insinue une accusation étant donné la version soutenue par les autorités derrière cette affaire qui fait beaucoup de bruits. Le commandement de la gendarmerie, qui tente d'apaiser les esprits, assume les faits et soutient un cas de " légitime défense " pour justifier les tirs qui font tomber des vies parmi les civils à Ikongo. " Des vies qui sont sacrées ", selon le président de la République.

Vie humaine. Il s'agit d'une " attaque de caserne " martèle la gendarmerie qui " oblige " ses éléments à ouvrir le feu " après trois sommations ". Pourtant, Andry Rajoelina, depuis son voyage en France, regrette " les tirs qui ont fait perdre des dizaines de vies ". Les arguments avancés par le sommet du commandement de la gendarmerie ne font pas, en effet, l'unanimité dans d'autres sphères politiques. Les opposants, qui ne tardent pas à sortir leurs griffes, apprécient l'événement différemment. Ils aiguisent les angles que la gendarmerie tente d'arrondir.

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Le coordonnateur national du parti Hery Vaovao ho an'i Madagasikara, Rivo Rakotovao, parle d'" actes brutaux " et soutient que les " actes visant à interrompre une vie humaine quel qu'en soient les circonstances et les causes sont intolérables. La vie humaine est si sacrée dans la culture malgache ", a-t-il évoqué dans un communiqué publié hier.

Manquement. La gendarmerie persiste et signe. " L'assaut contre une caserne est illégal " et les procédures pour repousser toute velléité à agir dans ce sens auraient déjà été appliquées pour le cas Ikongo, martèle le commandement de la gendarmerie. Pourtant, les éléments de la gendarmerie ont eu à faire à des civils qui " réclament justice face aux prétendus auteurs de kidnapping d'enfants albinos ", selon Fetison Rakoto Andrianirina, président national du parti Rassemblement pour une démocratie sociale.

À cet effet, " le recours à la légitime défense ne devrait pas, et en aucun cas, servir de prétexte à tout manquement à toute responsabilité de la part des forces de sécurité ", soutient-il. Et " la légitime défense devrait tenir compte de la proportion des armes du camp d'en face ", martèle Hanitra Razafimanantsoa, avocate de carrière, et députée de l'opposition.

Enquête approfondie. Les " responsables " de ce carnage seront traqués, a promis le Chef de l'Etat. Il a affirmé qu'une " enquête sera ouverte pour faire la lumière " dans cette affaire. Une option qui est soutenue dans le camp de l'opposition. Le parti HVM " réclame avec véhémence l'ouverture d'une enquête approfondie " déclare Rivo Rakotovao.

Au niveau du gouvernement, le commandement de la gendarmerie a annoncé, hier, sur sa page Facebook qu'une " enquête est déjà en cours " dans le cadre de cette affaire. Mais aucun détail n'est pourtant rendu public sur les tenants et aboutissants de cette " enquête " annoncée par le Toby Ratsimandrava. Hier, le commandement de la gendarmerie a affirmé que " 19 personnes " ont péri sous les balles des forces de l'ordre à Ikongo.

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