Madagascar: Suite à la fusillade d'Ikongo, l'opposition dénonce un "terrorisme d'État"

Le commandant de la gendarmerie a lancé un appel au calme

À Madagascar, la fusillade d'Ikongo commence à faire réagir publiquement. L'ancien président Marc Ravalomanana a dénoncé le massacre et ce qu'il signifie selon lui de " terrorisme d'État ". Le ministre de la Défense et des renforts de la gendarmerie sont eux toujours présents dans la ville.

Marc Ravalomanana, ancien chef d'État et principal leader de l'opposition a réagi mardi soir au drame d'Ikongo. Lors d'une intervention télévisée, il a dénoncé une crise et un " terrorisme d'État ". Selon lui, la fusillade montre la perte de confiance de la population envers les gouvernants et la justice. L'association Albinos Madagascar appelle ce mercredi matin le gouvernement à prendre " des mesures exceptionnelles face à l'ampleur de la situation ". Depuis l'année 2020, Madagascar a recensé 118 cas d'enlèvements dont 22 concernait des personnes atteintes d'albinisme, selon les Nations unies.

Sur place à Ikongo, le général Richard Rakotonirina, ministre de la Défense, coordonne les évacuations de blessés. " Il faut ouvrir une enquête. Est-ce qu'il s'agit d'une bavure ou d'un débordement? ", a-t-il déclaré mardi. Il ajoute qu'" il faut départager les responsabilités et que les sanctions nécessaires seront prises ". C'est la gendarmerie qui va enquêter elle-même sur la fusillade.

L'armée mobilisée pour venir en aide

Le ministre ajoutait avoir rendu visite aux blessés encore hospitalisés. L'armée a aussi livré des médicaments, des couvertures et des plaquettes de sang à l'hôpital de la ville, débordé. La troisième et dernière livraison a eu lieu ce matin, en hélicoptère vers l'hôpital d'Ifanadiana, à environ une centaine de kilomètres. En tout, ce sont dix patients qui se trouvent entre la vie et la mort depuis la fusillade, d'après le médecin en chef de l'hôpital.

%

De leur côté, les gendarmes de la ville sont toujours en fuite, mais les forces de l'ordre n'ont pas d'informations sur leurs lieux de repli, pas plus que sur les suspects recherchés par la population à ce stade. Ils étaient une quinzaine de gendarmes à avoir tiré sur une foule de 500 personnes, d'après le témoignage d'un gendarme impliqué lui-même dans la fusillade et contacté le jour du drame. Le bilan est toujours de 19 morts et d'une trentaine de blessés dont certains ont été évacués à la mi-journée.

Les militaires envoyés en renfort patrouillent toujours dans la ville où la vie a repris son cours, selon des témoignages locaux.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.