Sud-Soudan: Des combattants rivaux intègrent les forces unifiées

Un premier contingent de près de 22.000 combattants de factions rivales de la guerre civile au Soudan du Sud ont intégré, le 30 août, les nouvelles unités de l'armée et de la police du pays, un pas important dans l'application de l'accord de paix de 2018. Les forces comprennent des unités de la police, de l'armée, de la protection de la faune, ou encore des prisons, et sont composées de soldats du gouvernement et de l'opposition. Les deux garants de l'accord de 2018, le président ougandais, Yoweri Museveni, et le président du conseil de transition soudanais, Abdel Fattah al Buhran, étaient présents à la cérémonie qui vient de redonner un peu d'espoir à un processus de paix très laborieux, en vue d'élections reportées, a priori en 2024.

Cette " unification des forces " loyales au président Salva Kiir et à son rival, le vice-président, Riek Machar, est une des principales dispositions de l'accord de paix signé en février 2018 pour mettre fin à cinq ans d'une sanglante guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés.

L'unification ne s'était jusqu'à présent jamais concrétisée, les camps de Kiir et Machar ne parvenant pas à s'entendre sur la répartition des postes au sein du commandement de ces forces. Un accord avait finalement été trouvé en avril.

Lors de la cérémonie, 21.973 hommes et femmes issus des forces loyales à Kiir et Machar, mais aussi du mouvement de l'Alliance de l'opposition du Soudan du Sud (SSOA) ont prêté serment. Ils rejoindront ensuite les rangs de l'armée, de la police et d'autres corps (services de sécurité, services pénitentiaires, de protection de la nature...). Plus de 30.000 autres ayant terminé leur entraînement ailleurs dans le pays doivent également être intégrés dans les prochains jours.

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L'ONU a dénoncé à plusieurs reprises l'attitude des dirigeants sud-soudanais, qu'elle accuse d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.

Mi-juillet, les États-Unis se sont retirés de deux organisations de surveillance du processus de paix, en raison de l'"absence de progrès" dans le processus de transition et du "manque de volonté politique" de ses dirigeants pour ramener la paix dans le pays.

De nombreuses dispositions de l'accord de 2018 comme la rédaction d'une constitution, une réforme de la gestion des finances publiques et l'instauration d'institutions judiciaires restent à réaliser. Le pays fait également face à d'énormes difficultés économiques.

Malgré ses ressources pétrolières, le Soudan du Sud est parmi les plus pauvres au monde, durement frappé par une inflation galopante et une crise alimentaire.

Près de neuf millions d'habitants, sur une population de plus de 11 millions, vont avoir besoin d'une aide internationale, cette année, en raison de la crise alimentaire mais aussi du regain de violences, selon l'ONU.

Faute de fonds suffisants, le Programme alimentaire mondial a annoncé en juin avoir été forcé de suspendre la distribution de nourriture à 1,7 million de personnes depuis le mois d'avril.

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