Ile Maurice: Urban Terminals - À Vacoas, ça roule pour les travaux, à Port-Louis, ça déraille pour les commerçants

Certains commerçants du Victoria Urban Terminal reprennent le chemin des trottoirs. Ils vendent à nouveau leurs articles dans les rues de la capitale pour subvenir à leurs besoins. De son côté, Vacoas se prépare à lancer son terminal urbain dans un projet au coût effarant.

En ce mardi, les rues de Port-Louis ne sont pas noires de monde à l'heure du déjeuner. Pourtant, l'on est en fin de mois, période propice à quelques petits achats. À un coin de rue, Iqbal* vend des T-shirts. Ce marchand ambulant depuis plus d'une quinzaine d'années n'a pas pour habitude de se plaindre de ses recettes. Mais depuis quelque temps, les affaires ne tournent pas à plein régime. Pourtant, il détient même un étal au Victoria Urban Terminal (VUT) depuis mai. Il a préféré le délaisser pour quelque temps, histoire de se remettre sur pied. Il s'explique. "J'ai travaillé pendant un mois dans mon emplacement. Soit une quinzaine de jours en mai et une autre quinzaine en juin. Je n'ai réussi à faire que Rs 3 000 en termes de ventes. Sur chaque Rs 100, je n'ai eu que Rs 25 de profit. Donc, Rs 750 pour un mois. C'est loin d'être suffisant pour faire vivre ma famille."

Il confie n'avoir pas eu d'autre choix que de se remettre à vendre dans les rues de la capitale, quitte à ce que la police lui tombe dessus. "Et tous les mois, il faudra bien que je paie les Rs 4 000 de loyer pour mon étal. En gros, je 'tras' actuellement." Il avance ne pas être le seul à se retrouver dans cette situation. "On a opté pour conserver notre étal jusqu'en fin d'année. On espère que du-rant cette période, l'on pourra réaliser un chiffre de ventes ; sans quoi, on pense rendre l'étal en janvier prochain." Pour lui, hormis l'impact économique, la disposition des commerces serait l'un des facteurs qui jouerait en leur défaveur. "En février, je me suis rendu à Dubaï et j'ai visité le Dubaï Mall. Lefoodcourt était au dernier étage, ce qui fait que les visiteurs doivent visiter les différents étages avant d'y accéder. Au VUT, les commerçants qui vendent à manger sont les premiers que vous apercevez en entrant."

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Toutefois, le président de la Streets Vendors' Association (SVA), Hydar Ryman, demande aux commerçants de ne pas baisser les bras, même s'il reconnaît que la conjoncture économique ne joue pas en leur faveur. Il espère que la formule qu'élabore le ministère des Collectivités locales pour aider les marchands à devenir propriétaire de leur étal leur sera bientôt expliquée. "Raison pour laquelle je sollicite d'urgence une rencontre avec le ministre de tutelle et la mairie de Port-Louis pour parler sur toute cette affaire."

En effet, le ministre Anwar Husnoo a laissé comprendre que d'ici six ans, les marchands pourraient devenir acquéreurs de leur étal. Entre-temps, Hydar Ryman espère qu'une solution sera trouvée pour les aider à payer leur loyer mensuel. "Plusieurs marchands sont dans l'incapacité de payer leur étal."

Par ailleurs, alors qu'à Port-Louis, les affaires des ex-marchands ambulants peinent à prendre leur essor, Vacoas s'arme pour se lancer dans son projet. Un contrat a déjà été alloué au consortium Laxmanbhai & Co Ltd/Manser Saxon avec, pour budget, une somme avoisinant les Rs 4 milliards. Ce projet sera construit sur une superficie d'environ six arpents, regroupant ainsi l'espace du "bazar", une partie des anciens locaux de la Special Mobile Force, entre autres.

Un espace avec 850 places de parking sera aussi intégré au projet de même que des bureaux et des appartements. On fait également comprendre qu'un emplacement médical sera construit qui comprendra des consultations, un laboratoire de pathologie et un CT Scan, des centres de santé ayurvédiques et de tradition chinoise, une facilité ambulancière, une garderie pour enfants, des facilités de day care pour les personnes âgées, etc.

(*) nom modifié

Ces projets qui coûtent des milliards de roupies

Le premier qui vient en tête est le VUT, projet officiellement inauguré le 8 juillet qui a coûté Rs 2 milliards. Cet édifice, qui est partenariat privé-public, contient environ 50 magasins tendance, le marché et un food-court. Le coût de la première phase du tronçon Verdun-Terre-Rouge avait lui valu Rs 2,6 milliards en décembre 2013. Toutefois, après les réparations faites sur la route, le projet a finalement coûté Rs 5,8 milliards. Le coût estimé de l'agrandissement de la piste d'atterrissage à Rodrigues - 2 100 mètres de long et 45 mètres de large - qui pourra accueillir des airbus A320/ A321, sera de quelque Rs 3,2 milliards.

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