Sénégal: Taxawu Cayar marché pour sa survie - Menace environnementale sur une communauté de pêcheurs

communiqué de presse

" Cayar est malade " ; " Stop au banditisme environnemental " ; " Cayar dit non à Barna " entre autres messages qu'on peut lire sur les pancartes portés par les habitants de Cayar. Ils sont sortis, ce samedi 20 août, manifester leur mécontentement depuis l'installation d'une usine de farine et d'huile de poisson du nom de BARNA dans cette localité. Le Collectif Taxawu Cayar promet de saisir la justice pour " la fermeture immédiate " de ladite usine.

La justice sera saisie

Hommes, femmes et enfants ont marché pour protester contre la dégradation de leur cadre de vie causée par le déversement d'eaux usées près d'un cours d'eau et le rejet dans l'atmosphère d'une odeur nauséabonde.

" La Constitution et le Code de l'environnement garantissent à tout Sénégalais le droit à un environnement sain ", rappelle Mamadou Lèye, Secrétaire du Collectif Taxawu Cayar qui a annoncé devant la presse que pour jouir de ce droit, " une action judiciaire sera menée contre l'usine de farine et d'huile de poisson ". Il a, par la même occasion, rappelé que depuis 2018, date de l'installation de l'usine, leur collectif n'a cessé d'alerter sur le danger de santé publique que pouvait constituer l'usine et la surpêche qui menace les emplois des pêcheurs et femmes transformatrices.

Pour le 1er adjoint au maire de Cayar, Mamadou Ba, " c'est l'étude d'impact environnemental présentée par les services du ministère de l'environnement qui a induit en erreur la municipalité dans l'attribution du terrain ". " A la base, l'usine ne devait dégager aucune odeur. Malheureusement, elle n'a pas respecté ses charges ", se désole-t-il.

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" Cette marche n'est qu'une alerte... "

" Ceci n'est qu'une alerte et d'autres actions s'en suivront ", assure Mor Mbengue, coordonnateur du collectif, avant d'ajouter que l'usine de production de farine et d'huile de poisson est installée dans une zone à habitation humaine provoquant l'apparition de plusieurs infections respiratoires chez la population.

" Nous dénonçons la mauvaise odeur dégagée par l'usine et son installation dans une zone d'habitation de 1124 maisons. Pire, elle déverse ses déchets d'eaux usées au niveau du lac Mbawane où nos troupeaux viennent s'abreuver. C'est grâce à ce même lac que les cultivateurs irriguent leurs champs. Et depuis un certain temps, l'eau du forage que nous buvons est puante ", a-t-il déploré, avec véhémence.

L'intimidation ne passera pas

Pour les manifestants, le seul objectif est la fermeture pure et simple de l'usine Barna. Le Collectif usera de tous les moyens pour mener le combat, assurent ses membres. Ils déplorent, toutefois, l'attitude du directeur général de Barna qui vise à les discréditer déloyalement. " Il a orchestré un vol au sein de son usine pour ensuite accuser les jeunes de Cayar. Quatre d'entre nous sont actuellement en détention. Si son acte a été posé dans le but de nous intimider, cette marche, aujourd'hui, montre qu'il a échoué. Nous lui ferons face ", a martelé le 1er adjoint au maire, Mamadou Ba. Il exige " la libération sans délai et sans condition " de leurs camarades qu'ils qualifient " d'otages ".

Dans le but de contrecarrer la mobilisation, l'usine de fabrique de farine et d'huile de poisson a fait installer, devant l'entrée, des haut-parleurs où étaient diffusés des Khassidas, des chants religieux écrits par Cheikh Ahmadou Bamba. Par conséquent, le Collectif n'a pu tenir son point de presse devant l'usine comme il l'avait souhaité. Cet acte, qu'ils jugent être du sabotage de la part du propriétaire, a beaucoup exaspéré les manifestants.

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