Il est 14 heures au centre d'accueil du site Saint Joseph à Antsirabe. Les pèlerins se préparent dans leurs "chambres", pour leur show à l'animation culturelle au niveau de chaque site. Leur chambre, c'est une salle de classe, avec de grosses toiles étalées au sol pour leur servir de matelas. "Il ne fait pas vraiment froid, même si nous dormons par terre, étant donné que nous sommes nombreuses dans cette pièce", lance Sidonie, une jeune fille venant de la ville de Fianarantsoa. Une trentaine de personnes dorment dans chaque "chambre", avec leurs sacs qui s'éparpillent par terre. Ce caractère rudimentaire des lieux de séjour ne choque pas les pèlerins. "Ce qui nous dérange, c'est le fait de ne pas pouvoir charger notre téléphone. Comment allons-nous entrer en contact avec nos proches ? On nous a également interdit de faire notre lessive, à compter d'aujourd'hui (hier). La quantité d'eau serait insuffisante", lance Miharina, une autre pèlerine hébergée au site Saint Joseph. D'autres vont jusqu'à se plaindre que l'eau est limitée à un sceau pour deux personnes dans les douches.
Des informations que démentent les organisateurs. "Le site ne rencontre pas de problèmes d'approvisionnement en eau. Nous avons des bonbonnes remplies d'eau et qui son t ravi taillées à temps. D'ailleurs, il est difficile de surveiller un millier de personnes dans leur consommation", indique un responsable du site.
L'eau n'est pas l'unique souci des pèlerins. Quelques jeunes confient qu'ils n'ont pas pu manger au site. "Ils sont sortis à l'extérieur du centre d'accueil et ne sont pas revenus à l'heure du repas. Ici au centre, tout est déjà programmé. Le matin, on mange de 7 heures à 8 heures. Le midi, c'est entre midi et 13 heures. Si on est absent pendant ces heures, on n'aura pas à manger car le temps est chronométré", précise un responsable du centre d'accueil Saint Joseph.
Les pèlerins ne sont pas autorisés à sortir des sites. "Nous sommes comme des prisonniers, ici", grognent quelques-uns. D'autres se plaignent de la qualité du repas. "On nous a servi du riz qui à moitié cuit", fustige un jeune homme en provenance d'Ambatondrazaka. Lalaina, un responsable de la cuisine du site Saint Joseph, reconnait qu'il y a eu quelques soucis dans la cuisson du riz. "Nos cuisiniers n'ont pas su la méthode efficace pour le faire. Nous avons fait appel à des pèlerins en provenance d'Ambatondrazaka. Le problème est maintenant réglé", rassure-t-il, hier après-midi, pendant que son équipe préparait la cuisson de haricot et de viande hachée, pour le repas du soir.
D'autres encore critiquent la lenteur des organisateurs de cette dixième édition des JMJ. Des pèlerins en provenance d'Andapa et d'Alakamisy-Ambohimaha ont été contraints de changer de centre d'accueil. Les salles dans lesquelles ils devaient s'installer n'étaient pas préparées.
Malgré ces imperfections, les jeunes se plaisent aux JMJ à Antsirabe. Ils tirent des leçons de vie, partagées par les évêques pendant les catéchises. "Soyez le changement que vous souhaitez. Soyez responsable. N'attendez personne pour agir. Si votre quartier s'illumine, c'est le pays tout entier qui s'illumine", lance monseigneur Gabriel Randrianantenaina, secrétaire de coordination de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM), pendant les catéchises au site Providence.