Congo-Kinshasa: Face à la Convention de La Haye de 1954 - La protection du patrimoine culturel en cas de conflit au cœur du débat en RDC

Le Comité Consultatif National pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé en RDC (CCN) avec le soutien de l'Organisation des Nations pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), a organisé un atelier d'appropriation de la convention de La Haye de 1954 et ses directives opérationnelles à l'attention des acteurs du CCN.

Tenu du 29 au 31 août à Kinshasa, cet atelier a pour objectif d'expliquer aux parties prenantes les avantages de la convention de 1954 et ses directives opérationnelles ; de sensibiliser les acteurs impliqués aux activités du CCN à traduire en actions les directives opérationnelles de la convention de La Haye et inciter les acteurs impliqués aux activités du CCN de mener un plaidoyer auprès des décideurs (Gouvernement et Parlement) pour la ratification du protocole de 26 mars 1999 de la convention de La Haye de 1954.

En effet, la communauté internationale a adopté en 1954 à La Haye, une convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. La RDC, pour sa part, a adhéré à ladite convention depuis le 18 avril 1961. Cette convention a été complétée par un protocole pour la protection des biens culturels en période d'occupation.

La Convention vise à protéger les biens culturels, tels que les monuments d'architecture, d'art ou d'histoire, les sites archéologiques, les œuvres d'art, les manuscrits, les livres et autres objets présentant un intérêt artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques de toute nature, quelles que soient leur origine ou leur propriété.

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Cependant, les années 80 et le début des années 90 ont révélé les déficits pratiques de la convention et ainsi la nécessité d'améliorer les dispositifs de protection du patrimoine culturel. C'est ainsi qu'un processus de réexamen a été déclenché, qui a abouti à l'adoption du deuxième protocole le 26 mars 1999.

Ce protocole, comprend au total 47 articles et complète la convention initiale en mettant en place une protection d'un niveau plus avancé.

En RDC, le CCN a été créé pour être le mécanisme de suivi, d'implantation et de mise en œuvre de directives opérationnelles de ladite convention.

Il a pour mission principale d'inventorier les biens culturels destinés à l'inscription aux registres national et international sous la protection spéciale et renforcée.

A en croire le coordonnateur national de CCN, Joël Ipara Motema, son institution a tenu à organiser cet atelier pour sensibiliser les parties prenantes sur le bien-fondé de cette convention mais aussi permettre à la RDC de procéder aux inventaires du patrimoine culturel et de poursuivre le processus de ratification du deuxième protocole de 1999.

Pour sa part, le ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Catherine Kathungu Furaha, qui a lancé les activités de l'atelier, a annoncé dans la foulée, la prise, dans les tous prochains jours, d'un arrêté ministériel sur l'apposition des signes distinctifs à poser tant sur les biens culturels classés par l'arrêté ministériel n°021/CAB/MIN/CA/2015 du 19 mai 2015 portant classement des biens culturels.

De son côté, le représentant de l'UNESCO, Isaias Barreto da Rosa pense que c'est très important que la RDC puisse ratifier le protocole du 26 mars 1999 pour lui permettre d'avoir accès à des ressources pour mieux protéger les patrimoines culturels en temps de guerre.

 

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