Congo-Kinshasa: Une redevance coutumière serait à l'origine des violences dans le Mai-Ndombe

Les premiers secours arrivent à Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe, à une centaine de kilomètres de Kinshasa, plus de quatre semaines après les affrontements opposant des membres des communautés Teke et Yaka. Selon les autorités, une redevance coutumière imposée aux populations dites non originaires serait à la base du conflit. Ces violences ont fait officiellement 18 morts, 175 maisons incendiées, et des milliers de déplacés, selon les premiers chiffres publiés par le gouvernement.

D'après plusieurs sources, le bilan est peut-être beaucoup plus élevé. Les informations recoupées permettent d'arriver à plus de 30 morts jusque-là. Certaines sources rapportent des cas de noyades d'enfants précipités dans le fleuve. Et d'autres au sein du gouvernement ajoutent qu'au moins six membres des forces de l'ordre et de sécurité ont également été tués.

Ce conflit oppose les membres de la communauté Teke aux membres des ethnies dites non originaires du territoire de Kwamouth, parmi lesquels les Yaka, les Suku, les Mbala et les Songe.

Ces derniers s'opposent depuis plusieurs mois à la hausse d'une redevance au titre du droit coutumier sur les produits agricoles imposés par les chefs coutumiers Teke aux non originaires. Le recouvrement forcé d'une redevance coutumière suivi d'arrestations et autres traitements jugés inhumains par les victimes serait la cause des affrontements meurtriers.

De leur côté, les Teke accusent les Yaka de tenter d'installer illégalement leurs propres chefs coutumiers sur des terres qui ne leur appartiennent pas.

La gestion de ces conflits par les forces de l'ordre et de sécurité est également pointée du doigt par les acteurs de la société civile et d'autres sources. Certains policiers sont accusés d'exécutions extrajudiciaires et de participation aux pillages de certains villages.

Une équipe d'enquêteurs du bureau conjoint des droits de l'homme des Nations unies a été dépêchée sur place. Et la crainte de voir les violences s'étendre dans d'autres provinces est davantage évoquée.

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