La crise actuelle entre le Maroc et la Tunisie étend son spectre sur l'Union du Maghreb arabe (UMA) qui se trouve, une nouvelle fois, devant une épreuve difficile à surmonter.
Cette structure fondée il y a 33 ans et qui siège à Rabat, au Maroc, est l'une des huit structures régionales en Afrique. Son rôle consiste à rapprocher politiquement et économiquement les cinq pays membres du Maghreb.
Fortement affecté déjà par les différences entre Alger et Rabat sur la question du Sahara occidental, cette structure pourrait-elle survivre à la nouvelle crise entre Rabat et Tunis, en raison de l'invitation adressée par cette dernière à Brahim Ghali, le chef du Polisario ?
" Nous nous apprêtons à ce que la Tunisie mène la médiation entre Alger et Rabat, et nous voilà surpris par une nouvelle crise ", se désespère Taieb Baccouche, le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe.
Il venait juste de lancer une initiative pour " une retraite " des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l'Union dans le but " d'élaborer un plan de paix pour la Libye " et tenir " des réunions bilatérales pour discuter des différences ".
Deux pays ont seulement donné suite à son appel : la Mauritanie et la Libye. " Chaque pays est absorbé par ses propres problèmes et s'occupe moins des questions régionales ", explique le secrétaire général de l'UMA, qui ne cache pas son impuissance face à l'épreuve que traversent les relations diplomatiques entre le Maroc, la Tunisie d'une part et le Maroc et l'Algérie, de l'autre.
Si la tension permanente entre le Maroc et l'Algérie a laissé des traces profondes sur le rôle de cette structure régionale, l'état actuel des relations diplomatiques entre les trois pays du Maghreb la met dans un état de " mort cérébrale ", assurent plusieurs observateurs.