Soudan: Un nouvel ambassadeur américain en près de 25 ans

Le nouvel ambassadeur américain au Soudan, John Godfrey, a présenté, le 31 août, ses lettres de créance au chef de la transition soudanaise, le général Al-Burhan.

Le geste marque la normalisation des relations diplomatiques entre Khartoum et Washington. Une première depuis 25 ans.

En 1996, en effet, les Etats-Unis avaient placé le Soudan sur leur liste noire des pays soutenant le terrorisme. Khartoum payait ainsi le prix de l'hospitalité accordée au chef d'" Al-Qaïda ". Dans la foulée, les Américains avaient fermé leur ambassade. L'administration Trump avait retiré Khartoum de la liste noire en décembre 2020.

Washington a rouvert son ambassade en 2002, mais s'est contenté d'envoyer des chargés d'affaires. Depuis lors, la représentation diplomatique est restée en dessous du rang d'ambassadeur.

" John Godfrey s'emploiera à renforcer les relations entre les peuples américain et soudanais et à soutenir les aspirations des Soudanais à la liberté, la paix, la justice et à une transition vers la démocratie ", souligne un communiqué de l'ambassade américaine à Khartoum.

Le diplomate américain prend ses fonctions dans un contexte marqué par les manifestations pour le retour des civils au pouvoir. Plus de 30 000 déplacés ont fui le récent conflit ethnique qui oppose les tribus Berti et Haoussa.

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En juillet, 105 Soudanais ont été tués et 31 000 déplacés après un affrontement entre les Haoussas, l'un des plus grands groupes ethniques d'Afrique, et les Bartas, autre tribu africaine qui se revendique comme celle des habitants originels de l'Etat du Nil bleu, frontalier de l'Ethiopie.

Puis, les armes se sont tues, la violence s'est déplacée vers d'autres Etats du Soudan où des Haoussas en colère ont incendié des bâtiments administratifs. A travers le pays, des manifestants prodémocratie ont répondu par des cortèges " pour la coexistence " et " contre le tribalisme ".

Dans le Nil bleu, des dignitaires tribaux ont signé un cessez-le-feu sous conditions et la vraie réconciliation se fait toujours attendre, laissant planer le spectre de la violence. Sous le régime d'Omar el-Béchir (1989-2019), rebelles et régime s'y livraient une guerre meurtrière. Mais les conflits tribaux, pour l'accès à l'eau ou à la terre, qui déchirent les autres Etats étaient une rareté.

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