Afrique: Festival " Manarat " | Table ronde "La Culture et la Biodiversité" au Palais Ennejma Ezzahra - "On est tunisiens mais aussi méditerranéens"

3 Septembre 2022

Le Festival du cinéma méditerranéen "Manarat " a tenu, le 1er septembre, au Palais Ennejma Ezzahra, un ensemble d'évènements autour des métiers du cinéma, dont une séance de pitching, une master class et une table ronde autour de "la culture et de la biodiversité".

Des figures de l'univers culturel et cinématographique tunisien et méditerranéen ont dirigé le débat de la table ronde, qui s'est tenue dans la salle de spectacle de l'emblématique palais.

Le journaliste et conférencier français Gérard Sébag, la directrice des arts visuels au ministère des Affaires culturelles (Tunisie), Mme Ilhem Zahzah, et la réalisatrice et romancière italienne, Cinzia Bomoll, ont chapeauté un colloque sur le 7e art, qui rapproche les deux rives nord et sud de la Méditerranée. Des étudiants ont également pris part aux discussions qui concernent le positionnement des jeunes dans le cinéma tunisien et la question de l'environnement et de son engagement dans le scénario.

Cet événement a été modéré par la directrice artistique, Henda Haouela, et a été premièrement axé sur la question de " la Diversité culturelle dans la rive sud de la Méditerranée ".

Mme Ilhem Zahzah a présenté sa recherche "La notion du bain public (hammam) dans la société tunisienne", en proposant une lecture sociologique du hammam. Ce dernier, présenté comme une institution, reflète non seulement la mixité de la culture méditerranéenne à travers son architecture et les pratiques qui s'y tiennent mais également une représentation de la femme dans le cinéma tunisien, à citer comme exemple le film " Halfaouine, l'enfant des terrasses " de Férid Boughedir.

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Le journaliste et écrivain, Gérard Sébag, a élevé un débat autour de la nature culturelle et de l'esprit de la Méditerranée, en mettant l'accent sur la richesse culturelle et commune avec les Grecs, les Phéniciens et autres cultures de tous bords.

La réalisatrice italienne Cinzia Bomoll a ouvert un discours stimulant autour de l'immigration et de la politique méditerranéenne. " L'Italie a eu la possibilité d'avoir un afflux très intéressant depuis 25 ans, au niveau politique. La culture ouverte vers les immigrés a toujours été de gauche, ces dernières années, la droite est en train de monter, ce qui représente un certain danger, mais au niveau culturel, les partis de gauche et les associations sont de plus en plus ouverts à la diversité culturelle ", a-t-elle déclaré.

Elle a également noté que, ces dernières années, il y a un intérêt particulier de concevoir cette diversité, en travaillant plus sur la question de l'identité de " la femme méditerranéenne ", en rassemblant les traits communs de la pensée des femmes des deux rives.

Le deuxième axe de la table ronde a, plutôt, concerné " Le cinéma méditerranéen et le développement durable " et a principalement été focalisé sur la question de l'écologie et de l'environnement.

Le débat a mis l'accent sur l'importance des scénarios et des possibles collaborations des deux rives en termes d'écriture pour mener à ce qu'on pourrait appeler " une écriture méditerranéenne ". Il a été noté que la Méditerranée, étant unie par la mer, présente des intérêts communs à propos du phénomène du changement climatique.

Le directeur du Festival et réalisateur tunisien, Nidhal Chatta, a intervenu lors de ce débat en présentant le cinéma comme étant un vecteur d'engagement dans la question de l'environnement. Il a ajouté que le cinéma tunisien, jeune comme il est, a tout à gagner de l'expérience de la rive nord, et que les jeunes cinéastes tunisiens doivent jouer le rôle d'éclaireurs sur ces problématiques.

La productrice chez 13 productions, Chantal Fischer-Gomont, a également rejoint le débat en mentionnant les nouvelles mesures proposées par certaines structures françaises, telles que le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), qui concernent l'engagement écologique sur les plateaux de tournage. Cette démarche environnementale, qui présente le " tournage écologique " (consommation du carton au lieu du plastique, moins de carburants... ), semble être un peu coûteuse.

Dans sa globalité, cet événement a mis en avant non seulement les questions de la diversité culturelle et de l'environnement, mais également son engagement dans l'accompagnement des jeunes réalisateurs et cinéastes tunisiens, qu'ils soient étudiants, amateurs ou autodidactes. Et que cette édition du festival a été tenue à la dernière minute, pour annoncer les prochaines éditions qui concerneront principalement l'appui et le soutien des jeunes dans les métiers du cinéma.

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