Le nord de l'Éthiopie continue de s'embraser dangereusement. La guerre civile a connu un nouveau tournant cette semaine avec l'entrée en guerre de l'Érythrée au Tigré, contre les insurgés tigréens du TPLF. Devant ce conflit qui menace une nouvelle fois de dégénérer, la communauté internationale tente de réagir. À commencer par les États-Unis, qui ont dépêché samedi à Addis-Abeba leur émissaire pour la Corne de l'Afrique.
Lors de sa précédente visite, début août, il avait rencontré le gouvernement éthiopien ainsi que les insurgés tigréens du TPLF. Les deux camps étaient alors tout proche de se retrouver autour de la table des négociations.
Un mois plus tard, Mike Hammer débarque dans une Éthiopie en guerre totale. Les combats font rage depuis dix jours. La trêve humanitaire a complètement volé en éclat. Des sources humanitaires parlent déjà de plusieurs milliers de victimes en deux semaines d'affrontements aux abords du Tigré.
L'envoyé spécial américain pour la Corne de l'Afrique voyage en Éthiopie pour exiger l'arrêt total des hostilités. Son secrétaire d'État, Antony Blinken, a non seulement condamné l'entrée en guerre de l'Érythrée, mais aussi l'offensive tigréenne ainsi que les frappes aériennes sur des civils menées par l'armée éthiopienne.
Dans cette crise, les partenaires occidentaux et l'Union africaine ont pour l'instant échoué à réunir les deux parties.
L'ambassadeur de France auprès de l'ONU a par ailleurs critiqué le manque d'efficacité d'Olusegun Obasanjo, le médiateur choisi par l'Union africaine pour résoudre la crise éthiopienne.