Afrique Centrale: Les Etats d'Afrique centrale doivent investir dans le capital naturel pour le bien-être

4 Septembre 2022

Les Etats d'Afrique centrale doivent investir dans le capital naturel pour le bien-être des populations et de la nature

Une étude du WWF et de la CEEAC révèle que les États d'Afrique centrale bénéficieront de la croissance économique et de la prospérité s'ils commencent à mesurer leur réussite économique à l'aide de paramètres d'évaluation du capital naturel.

Les États d'Afrique centrale ne pourront parvenir à un développement durable que s'il est reconnu que les économies sont ancrées dans la nature et qu'un développement non durable entraînera l'effondrement des systèmes essentiels à l'économie et au bien-être, selon un rapport publié par le WWF et la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC).

Le rapport intitulé : "Construire un avenir durable pour l'Afrique centrale dans un monde post-COVID : Le rôle du capital naturel", a été lancé le 31 août 2022, en marge de la première Semaine africaine du climat à Libreville, au Gabon. Il examine les relations entre la croissance économique, le capital naturel et le bien-être humain dans les pays de la CEEAC, ainsi que les dépendances et les vulnérabilités entre les personnes, la santé et la nature exposées, entre autres, par la pandémie de COVID-19.

Selon le rapport, tous les pays de la région d'Afrique centrale "ont largement compté sur leurs richesses naturelles pour obtenir des revenus, mais n'ont pas réussi à investir ces recettes pour parvenir à un développement significatif, ce qui a entraîné des coûts environnementaux élevés et un risque important pour le bien-être futur". Cette situation peut être dûe à la mauvaise gouvernance et à la corruption généralisée.

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Le rapport est publié à un moment où l'Afrique centrale, riche en pétrole et en ressources minérales, bénéficie de conditions favorables à l'agriculture et voit ses écosystèmes, ses grandes forêts intactes et la variété de ses espèces sauvages, gravement menacés. Les activités humaines à proximité d'écosystèmes sensibles et non réglementés ont été identifiées comme une menace majeure pour l'avenir écologique de la région.

Le rapport met en évidence les voies plausibles que la région pourrait emprunter pour assurer une reprise juste et verte, notamment le rôle que le capital naturel peut jouer dans ce processus de reconstruction. "Les pays de la CEEAC doivent prendre en compte et protéger leurs écosystèmes restants, et s'efforcer de maintenir la capacité de régénération de la nature. Ils doivent renforcer et étendre leurs réseaux de zones protégées, promouvoir des pratiques d'utilisation durable des terres et mettre en œuvre des garanties environnementales dans la planification et le développement", indique le rapport.Il exhorte les pays de la région à modifier leur mesure de la réussite économique en regardant au-delà du PIB et en utilisant des approches telles que l'évaluation et la comptabilité du capital naturel pour internaliser la valeur économique de ses ressources naturelles et de sa biodiversité dans la prise de décision.

"Nous sommes conscients que s'engager dans les différentes directions politiques recommandées par le rapport peut être intimidant, mais nous sommes convaincus que c'est la voie à suivre pour construire un avenir durable pour l'Afrique centrale, un avenir qui équilibre son développement immédiat et ses besoins économiques avec son développement durable à plus long terme, alors que la région émerge de la pandémie de COVID-19 et commence à se reconstruire", déclare Alice Ruhweza, directrice régionale du WWF pour l'Afrique.

Selon M. Gilberto Da PiedadeVerissimo, président de la Commission de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), le bassin du Congo joue un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique. Il a déclaré que pour réaliser et tirer profit de ses investissements dans la nature et maximiser son bien-être futur, la région doit investir dans sa population et ses institutions. "L'avenir écologique de la région sera influencé par les trajectoires économiques et de développement que les décideurs politiques préconisent aujourd'hui", a déclaré Gilberto Da Piedade.

Les 11 pays de la CEEAC se trouvent aujourd'hui à un moment critique, car ils doivent choisir une voie pour se remettre des impacts de la pandémie de Covid-19.

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