Il y a un an, la chute d'Alpha Condé avait été célébrée par des scènes de liesse au rond-point de Bambeto, traditionnel foyer contestataire à Conakry. Douze mois plus tard, les espoirs suscités par le coup d'Etat ont été en grande partie douchés.
Dans une petite maison du quartier, des responsables de la société civile reçoivent un invité spécial : Ismaël Baldé, conseiller juridique du président du CNT. " S'il vous plait, faisons-en sorte qu'il n'y ait pas de violences. Il faudrait qu'on véhicule ce message, pour que ceux qui jadis lançaient des cailloux puissent se retrouver au sein des organisations [de la société civile] comme ça pour dire : "aidez-nous". Et je sais que les autorités de la transition vont s'y mettre pour pouvoir satisfaire la jeunesse de la commune. "
L'opération séduction intervient après la mort de 9 personnes sur l'Axe. Des victimes des forces de sécurité selon les militants pro-démocratie comme Ibrahima Aminata Diallo. Il est président de la Conapaid, membre du Forum des forces sociales de Guinée. " Nous ne sommes pas totalement désespérés dans la mesure où il y a encore une porte de sortie. Il y a le dialogue annoncé. C'est à l'issue de ce dialogue que nous allons nous prononcer pour la suite des évènements. "
Il ne fait pas partie des plus pessimistes à Bambeto. Un peu plus loin, dans un café, un jeune manifestant lâche ses coups. " Le CNRD n'est plus notre ami. Lorsqu'il a enlevé le professeur Alpha Condé, on était content. Un an après, c'est la galère totale. L'année est foutue pour le moment. On attend qu'il fasse les élections et parte. "
Depuis trois mois, Bambeto vit de nouveau au rythme des manifestations et de leur répression.