Fini les vacances estivales, la plage et les soirées nocturnes... . Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire. Et les Tunisiens s'apprêtent, comme à l'accoutumée et à chaque évènement marquant, à se préparer convenablement, tout en ajustant un budget pour éviter les dépenses excessives et affronter la cherté des fournitures scolaires.
Depuis quelques années et avec l'augmentation des prix, un grand nombre de Tunisiens à revenus moyens s'oriente donc vers les marchés parallèles pour en profiter de bonnes offres et opportunités. Dès la fin du mois d'août, les parents ont déjà une liste bien déterminée des besoins de leurs enfants. La majorité essayent d'acheter le nécessaire de fournitures scolaires avant le démarrage officiel de la rentrée et compléter ce qui manque après le 15 septembre.
Mardi dernier, nous étions dans le souk de Boumendil, connu pour ses articles variés et surtout pour ses prix abordables. Il est 11h00, une grande foule fait le va-et-vient tout au long de cette ruelle très étroite, en s'arrêtant devant les étalages installés devant les différentes boutiques. Des articles de toutes les couleurs sont exposés. Les visiteurs, dont la majorité sont des femmes et des enfants de tout âge, s'arrêtent et prennent leur temps pour examiner la marchandise et discuter les prix avec les vendeurs... Des commerçants qui ne cessent de crier pour attirer l'attention des clients.
Les marchands exposent une gamme variée de fournitures scolaires, pour les élèves du primaire, du secondaire et même pour les étudiants, on y trouve tout ce dont ils ont besoin et à des prix abordables. Sur les étalages, le client peut trouver les ustensiles de bricolage, colle, scotch, ciseaux... des crayons de couleur, des stylos, taille-crayons... Les vendeurs ne font pas d'efforts pour séparer chaque article. Les clients, s'arrêtent, choisissent des articles précis et demandent le prix. Selon leurs besoins, ils profitent de ces offres et de ces prix moins chers par rapport à ceux qu'on trouve dans les librairies et les grandes surfaces.
Au cœur du marché Boumendil, Mahdi, un vendeur précise qu'il offre des articles en tout genre : des feutres fluoresçents à 3, 5 dinars, de la colle, du scotch, de la pâte à modeler et d'ardoises avec chiffon se vendent entre 3 et 5 dinars. "C'est beaucoup moins cher que ceux qu'on vend ailleurs. Quant à la clientèle, elle n'a pas encore afflué en grand nombre, les salaires ne sont pas encore versés, mais dans quelques jours, on connaîtra une affluence remarquable, nos clients viennent souvent pour acheter des stylos et quelques autres articles basiques", explique le vendeur.
Au cours de notre tournée, nous avons d'ailleurs rencontré des parents accompagnés de leurs enfants pour dénicher et choisir quelques fournitures nécessaires pour la rentrée scolaire, comme les cahiers de récitation, de dessin et ceux de classe. Mohamed et sa femme accompagnés de leur fils Ismail, âgé de 5 ans, étaient en train de chercher quelques fournitures qui attirent le gamin par leurs designs et, eux, par leurs prix. D'ailleurs, ils ont choisi d'acheter des stylos décorés avec des fétiches et une boîte de pâte à modeler de grand format à un prix ne dépassant pas les 5 dinars.
Des fournitures en pagaille
En face de cette boutique, nous avons rencontré un autre commerçant, Mohamed. Il propose aux clients différents modèles de cahiers : "Depuis dix jours, le souk est très animé. On vit au rythme de la rentrée scolaire et universitaire. Nous avons commencé à vendre les fournitures scolaires très tôt pour laisser aux parents le temps de faire la comparaison entre les prix offerts dans le souk et ceux affichés dans les librairies et les grandes surfaces. Pour ma part, j'offre à mes clients un grand choix de cahiers. Par exemple, un cahier avec anneaux en acier est à 9 dinars seulement, alors que dans les librairies, on le vend à plus de 25 dinars, pour les 400 pages", nous déclare ce vendeur.
Il ajoute : "Les clients affluent surtout le matin pour acheter les cahiers numéro 24,48 et 72, puisqu'ils n'existent pas dans les librairies pour le moment, donc ils en profitent pour prendre tout ce dont ils ont besoin et à des prix imbattables. Il y en a des clients qui préfèrent tout acheter à la fois, les cahiers et tout le reste, des gommes, des crayons, des stylos... D'autres préfèrent acheter en petite quantité et un ou deux articles seulement". On quitte cet étalage en laissant Mohamed s'occuper de ses clients qui veulent se renseigner sur les prix de certains articles.
Dépenser malin
Un peu plus loin, une maman et sa fille étaient occupées de sélectionner des modèles de cahiers que propose l'un des vendeurs, la maman nous précise qu'elle s'oriente depuis des années aux souks et marchands ambulants, puisque les prix sont moins chers que ceux que l'on trouve généralement dans les libraires : " Une différence qui peut aller de 1,5 à 3 dinars. Si on additionne cet écart dans chaque produit, on épargne au moins dix ou vingt dinars. Nous sommes obligés de nous débrouiller ainsi pour pouvoir affronter les dépenses de la rentrée, d'autant plus que, malheureusement, nos revenus sont modestes, donc on a recours à ces astuces.
Nous nous préparons déjà depuis le début du mois de septembre, ainsi, les cartables, les manuels scolaires on va les acheter à la dernière minute des libraires. Explique la maman de trois enfants, dont deux sont inscrits en primaire et une à la faculté. Elle note encore que la qualité des produits proposés ne diffère pas vraiment de celle qu'on trouve dans les librairies.
Les clients ont commencé déjà à affluer et visiter les souks et à effectuer des achats pour bien se préparer à la rentrée. Leur nombre ne cesse d'augmenter tout au long de la période de la rentrée scolaire.
