Tunisie: Quand la politique se passe de la morale

4 Septembre 2022

Il y a de ces modes d'emploi qui se substituent à l'éthique politique, s'il en reste bien sûr encore. Il y a aussi de ces comportements qui sont loin d'être des modèles de vertu. On peut s'interroger sur la pertinence d'une déclaration, d'un discours. La vérité est que le paysage politique manque de morale. Il n'est plus à l'abri des dérives. Il y a de plus en plus de défaillants. De déficients qui incitent à penser que bon nombre d'hommes politiques ont envahi le milieu à la faveur de la multiplication des intérêts personnels et de tout ce qui en fait la raison d'être.

On n'est pas là évidemment dans une comparaison des fausses évidences, des dérapages dans tous les sens relevés dans les messages que certains veulent faire passer et dans les plaidoiries qu'ils ne cessent de tenir, mais bien dans l'affirmation essentielle que l'action politique ne peut avoir de sens si son éthique fondamentale n'est pas respectée.

Il est de plus en plus fréquent de voir des dirigeants politiques manquer à leur mission et se démarquer de la noblesse qu'elle représente. Sur la même lancée interminable de faire le procès des autres, de les tenir seuls responsables des problèmes auxquels est confronté aujourd'hui le pays, et tout en oubliant le fiasco qui a marqué ses dix ans de règne, Ennahdha considère que le pouvoir en place est à l'origine de la gravité de la situation économique, sociale et financière. Evoquant " l'échec de la lutte contre la hausse des prix " et déplorant " l'absence de mesures anticipatives ", le parti islamiste met en garde contre " les tensions sociales qui risquent de se déclencher ".

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Dans un contexte différent, mais avec tout autant de mensonge et de tromperie, le conseiller de Rached Ghannouchi, Riadh Chaïbi, accuse le Président de la République d'avoir refusé de livrer les vaccins anti-Covid aux Tunisiens au plus fort de la crise de la pandémie !

Sidérant spectacle ! Désagréable et intrigant. Cela témoigne de l'exemple type le plus flagrant de dérive politique, de l'expression la plus antagoniste, la plus ambiguë de la culture des conflits. Engagé dans une confrontation au relent de règlement de comptes, le responsable nahdhaoui piétine l'action politique.

Visiblement à Ennahdha, les dirigeants qui ont le pouvoir de la parole n'arrivent plus à véhiculer un autre discours, une autre attitude. Il y a une question de culture générale du côté de Montplaisr qui engendre la dérive, une éducation différente qui oublie la droiture, la bonne foi et la moralité.

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