Ile Maurice: Secteur des services financiers - Maurice, conforme aux directives du GAFI, fête le succès

5 Septembre 2022

Ils ont été pris par surprise lorsqu'au beau milieu d'une manifestation à laquelle assistaient de nombreuses personnalités tant des gouvernements que du secteur privé de plusieurs pays du continent, on leur demande d'exécuter une danse traditionnelle de leur pays. Même si certains n'ont pas l'habitude de bouger dès qu'ils entendent le son d'un séga, ce jour-là, ils ont fait une exception. Eux, ce sont les membres de la délégation mauricienne venus assister au déroulement des travaux de la 22e édition de l'assemblée générale annuelle du conseil ministériel de l'Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG).

Pour rappel, l'ESAAMLG est un organisme dont les pays situés dans les régions Est et Sud du continent se sont dotés pour mieux lutter contre les risques de blanchiment de l'argent sale, selon les directives établies par le Groupe d'action financière (GAFI). Cette réunion a permis la mise en place d'une rencontre des secteurs privé et public dans le cadre des dispositions du Public-Private Sector Dialogue.

Destination sans tache

Pour la délégation mauricienne, ce n'était plus qu'une simple manifestation d'un des nombreux aspects du patrimoine culturel du pays. Mais l'expression de la joie suscitée par la sortie définitive de la destination des pays pointés du doigt en raison des carences dans leur système de lutte contre le blanchiment de l'argent sale et le financement du terrorisme.

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Il ne restait qu'un seul obstacle à franchir par Port-Louis pour se présenter comme une destination sans tache par rapport aux soupçons de mollesse de son système de lutte contre ces deux fléaux. Posture qui a d'ailleurs valu à Maurice d'être placée sur la liste grise du GAFI et des listes de centres financiers peu recommandés aux yeux tant de l'Union européenne que de la Grande-Bretagne.

Il fallait que Maurice démontre sans l'ombre d'un doute que ses pratiques sont conformes aux recommandations du GAFI en matière de lutte contre ces deux fléaux que sont le blanchiment et le financement du terrorisme dans un contexte où les nouvelles technologies sont venues changer la donne dans le secteur. Il s'agit de la recommandation numéro 15. En d'autres mots, les opérations du secteur mauricien des services financiers sont conformes à 100 % aux exigences du GAFI.

Pour Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, c'est une situation qui va permettre à Maurice d'atteindre un nouveau palier au niveau de l'évolution de ce secteur dont la contribution au Produit intérieur brut est actuellement de 13 %. "Notre objectif consiste à doubler cette performance à 26 % en utilisant les atouts des technologies innovantes, tout particulièrement la Fintech", dit-il.

C'est un développement qui permettra à Maurice, devait-il ajouter, de renforcer le niveau de sa visibilité dans la région. L'un des aspects majeurs occasionnés par ce changement est que plusieurs pays ont approché Maurice afin de leur montrer le chemin à parcourir pour être à 100 % en confor- mité avec les exigences du GAFI. "Nous sommes l'un des seuls six pays au monde qui sont maintenant conformes ou presque aux 40 recommandations du GAFI concernant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme."

"Ce développement de taille est une source de fierté pour l'ensemble des acteurs et des partenaires de notre secteur des services financiers", souligne Samade Jhummun, Chief Executive Officer de Mauritius Finance.

Et à l'issue de la cérémonie, un dîner a été organisé et chaque pays invité à participer à une danse traditionnelle. C'est pourquoi on a vu le ministre et les membres de la délégation mauricienne se déhancher au son d'un séga. Il y avait une dizaine de fonctionnaires, a souligné le ministre, sans parler des représentants du secteur privé. Ils s'étaient rendus en Zambie le 28 août alors que Mahen Seerruttun, lui, les a rejoints le 2 septembre.

Ils rentrent tous au pays aujourd'hui. Après presque une semaine de travail, qui s'est terminée en fête.

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