Faute de données statistiques officielles, on ne sait pas précisément le nombre d'élèves qui vont reprendre le chemin de l'école à partir de ce jour. Qui plus est, un risque de décrochage scolaire massif n'est pas à exclure à cause notamment de la hausse des prix des fournitures.
Vive la rentrée !
Harena. Un prénom qui signifie richesse pour cette fillette de 10 ans qui va entrer aujourd'hui en T5 si elle a un tablier, des cahiers, des stylos, un crayon, une règle... En somme, c'est le cas de le dire, tout ce dont elle a besoin pour la rentrée. Elle est l'unique " harena " de son père et de sa mère qui espèrent des kits ou des fournitures scolaires " Tsinjo " de la part de l'Etat providence, sous peine pour leur fille de quitter prématurément les bancs de l'école, comme tant d'autres enfants issus de couches sociales défavorisées dont on ignore également le nombre exact.
Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a eu 525 000 candidats au CEPE, 315 000 au BEPC et 192 435 au BAC en 2022. Des chiffres qui vont decrescendo, révélateurs du taux d'échec et/ou d'abandon scolaire qui pourrait encore augmenter cette année et accentuer davantage les inégalités concernant l'accès au savoir et plus tard, l'accession au pouvoir, faute de qualification ou de diplôme. La lutte contre le décrochage scolaire ne figure visiblement pas dans le programme à Madagascar où l'école de la République semble se limiter au concept " manara-penitra " quoique la qualité de l'enseignement et les compétences des enseignants laissent à désirer, selon le rapport de la Banque mondiale qui dresse un tableau ... noir du système éducatif malgache. 97% des enfants de 10 ans ne sont pas capables de lire et de comprendre un petit texte pourtant adapté à leur âge. Un retard d'apprentissage de 10% par rapport à l'Afrique subsaharienne qui risque de s'aggraver au cours de l'année scolaire qui commence ce lundi 5 septembre pour des centaines de milliers voire des millions d'élèves malgaches. Les chiffres précis restent à établir pour ne pas récolter un zéro. En attendant, vive la rentrée !