En choisissant de faire son discours bilan de 5 mois de gouvernance ce dimanche 4 septembre 2022, le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a voulu rappeler à la mémoire de ses contemporains le sursaut patriotique des " valeureux hommes " qui, suite à la dissolution du territoire de la Haute-Volta en 1932, ont tu leurs différences pour agir de concert afin d'obtenir, le 4 septembre 1949, la réunification du territoire.

" Si ces hommes y sont arrivés malgré l'adversité de l'époque, j'ai la ferme conviction que nous aussi, nous pouvons y arriver ", a déclaré le président Damiba.

Concernant son bilan, le chef de la junte qui a décidé de prendre le pouvoir le 24 janvier 2022 pour remettre le Burkina sur les rails note " une relative accalmie dans plusieurs localités du Centre-nord, de l'Est et du Nord. Localités auparavant régulièrement éprouvées par les attaques terroristes. Certaines populations commencent progressivement à regagner leurs terroirs dans ces régions " sur le front de la lutte antiterroriste.

Mais plutôt que de s'autocongratuler, le président Damiba invite l'ensemble de ses compatriotes à se remobiliser pour " consolider et faire en sorte que le processus devienne irréversible. "

Et pour cette remobilisation, il juge que les Burkinabè doivent abandonner " les compromissions politiques, les contradictions sociales et amalgames de tout genres qui ont fini par porter un coup fatal à l'équilibre délicat " du pays.

Dès l'entame de son discours, le lieutenant-colonel Damiba avait peint le tableau d'un pays en déliquescence, pour conclure que " nous avons failli " à tous les niveaux.

" Qu'avons-nous fait de notre héritage ? Comment avons-nous pu tomber si bas? Comment se réveiller enfin? ", s'est inquiété le président.

Pour lui, le prix à payer pour inverser la tendance réside dans une réorganisation en profondeur du dispositif militaire opérationnel du pays afin d'opérer un maillage territorial adapté à l'évolution de la menace. Des réformes majeures seront également opérées au plan de la gouvernance, pour remettre l'administration publique au service des administrés " et aussi au plan de l'animation de la vie politique, annonce le chef de l'État.

" Notre mutation sera profonde tant au plan politique, social, économique, culturel que diplomatique afin d'asseoir définitivement les bases d'un Etat-nation stable et prospère ", a précisé le président Damiba.

En tout état de cause, le président du Faso s'est engagé à rendre compte périodiquement des efforts communs de reconquête du territoire national.

Il a alors donné rendez-vous en début d'année 2023 pour le prochain exercice.