Guinée: Il y a un an, Alpha Condé était renversé

L'ancien président guinéen Alpha Condé
5 Septembre 2022

Depuis un an, de nombreuses décisions de la junte militaire ont contribué à alimenter un climat de tension au sein de la classe politique et de la société civile.

C'est le matin du 05 septembre 2021 que l'ancien président Alpha Condé a été renversé par le Comité national pour le rassemblement et le développement avec à sa tête le colonel Mamady Doumbouya. Sur les antennes des médias de services publics, voici la toute première déclaration du chef de la junte.

"Peuple souverain de Guinée, nous avons décidé à partir de cet instant de dissoudre la constitution. Nous allons écrire une constitution ensemble. La personnalisation de la vie politique est terminée. Nous n'allons plus confier la politique à un homme mais au peuple de Guinée" , avait déclaré en substance Mamady Doumbouya.

Concertation nationale

Juste après ce putsch, la junte avait engagé une concertation nationale entre toutes les entités du pays. Mais ce rapprochement entre une partie de la classe politique et les militaires n'aura été que de courte durée et aujourd'hui, le pouvoir de transition est à couteaux tirés avec certains acteurs politiques et une partie de la société civile.

C'est le cas de l'Union des forces démocratiques (UFDG) dirigée par Cellou Dalein Diallo. Cette formation politique qualifie la gestion du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) de catastrophique.

Selon Joachim Baba Milimono, le responsable de communication du parti, "le colonel Mamady Doumbouya avait promis dans son discours de prise de pouvoir que nul ne mourra désormais en raison de son opinion. Hélas, combien de personnes sont détenues aujourd'hui en prison à cause de son opinion. Combien de leaders politiques se trouvent aujourd'hui en exil en raison de leur opposition à la manière dont le CNRD est en train de conduire la transition ? "

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Dissolution et calendrier électoral non consensuel

Le FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, a été dissous et les manifestations interdites sur toute l'étendue du territoire national. Mais selon certains observateurs, la junte peut également se targuer d'avoir réalisé certains progrès, notamment l'achèvement de certaines infrastructures routières.

Peu importe, pour Aboubacar Doura Koita, acteur de la société civile et président de la jeunesse Cédéao, le bilan d'un an du CNRD est mitigé.

"Je pense que de façon globale il faut dire clairement que le bilan est très mitigé. Il y a un certain nombre d'éléments qu'il va falloir relever. Il y a des points qui sont positifs, il y a aussi des points négatifs. Ces points négatifs il va falloir les corriger pour nous permettre d'avoir une transition à la hauteur de nos attentes", explique-ti-l.

Au mois de mai dernier le chef de la junte avait proposé une durée de la transition de 39 mois qui a été réduite à 36 mois. Le calendrier a toutefois été rejeté par la classe politique et même la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'organisation sous-régionale a dépêché l'ancien président béninois comme médiateur dans la crise guinéenne.Thomas Boni Yayi vient d'achever sa deuxième mission au cours de laquelle il a rencontré tous les acteurs sociaux politiques. La Cédéao attend désormais son rapport.

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