Depuis 2011, les industries culturelles et créatives sont en plein boom en Tunisie. Un essor favorisé par les avancées en matière de liberté d'expression, mais aussi par l'émergence des start-ups, de plus en plus accompagnées par des incubateurs spécialisés comme Minassa à Tunis.
Niché dans une ancienne maison de la médina de Tunis, l'incubateur Minassa voit passer des cohortes de jeunes entrepreneurs. Ce jour-là, une quinzaine de jeunes diplômés s'affairent dans les locaux à créer leur business plan. Architectes, concepteurs de plateformes à l'adresse de créateurs ou encore stylistes y sont accompagnés.
Parmi eux, Ikram et son copain sont ravis d'avoir reçu un financement : " On a choisi de venir chez Minassa Lab, car on a vu l'impact que cela avait eu sur plein d'entrepreneurs. On a vu la différence entre l'avant et l'après. "
Ces jeunes designers de jeans recyclés seront accompagnés sur plusieurs mois pour lancer leur marque de vêtements. L'incubateur accompagne aussi des entrepreneurs déjà établis.
Hamdi Toukabri, Dj a ainsi lancé une boutique de vinyles, vendus aussi en ligne, puis s'est tourné vers Minassa pour un appui juridique : " Cela m'a élargi mon champ de vision et ça m'a aidé à créer plus d'objectifs à long terme. "
Il souhaite rendre accessible ce marché de niche en Tunisie au plus grand nombre et contribuer ainsi à diversifier la scène musicale. " On essaie d'agrandir la communauté des amateurs de vinyles en Tunisie et donner accès à cette culture aux plus jeunes ", dit-il.
Cependant, l'entrepreneur évoque toujours des difficultés liées à la bureaucratie tunisienne lourde, des obstacles qui paralysent encore le secteur dans un pays qui mise de plus en plus sur les start-ups.