Madagascar: Tragédie d'Ikongo - La Justice se défend

Une responsabilité partagée. Telle est la ligne de défense du ministère de la Justice dans sa réaction suite au drame d'Ikongo. La levée de bouclier faite par le département ministériel porte sur les affirmations selon lesquelles les vindictes populaires découlent de l'absence de confiance des citoyens envers la Justice. Selon une communication sur la page Facebook du ministère, hier, François Rakotozafy, ministre de la Justice, est monté au filet. Durant une cérémonie de levée de drapeau à la Cour Suprême Anosy, le garde des sceaux la République a "fermement rejeté", l'hypothèse que la tragédie d'Ikongo est le résultat de l'absence de confiance des administrés envers la Justice, rapporte la communication ministérielle. Elle ajoute que le ministre Rakotozafy a noté que l'affaire qui a conduit au drame n'a pas encore été remise à la Justice.

Le 29 août, la ruée d'une foule vers la caserne de la gendarmerie nationale d'Ikongo, pour réclamer la libération de quatre présumés kidnappeurs et assassins, afin de les lyncher, a eu une issue dramatique. Les gendarmes présents ont ouvert le feu contre la foule indiquée comme assaillante. La légitime défense et la défense d'une zone rouge sont les explications officielles, jusqu'ici. L'affaire déchaîne les passions et une des causes martelées est la crise de confiance entre les citoyens et la Justice.

Cette hypothèse est donc réfutée par le ministère de la Justice. Dans une interview partagée à la presse, hier, Gabrielle Savatsarah Raby, secrétaire générale du ministère de la Justice, déclare ainsi, "il est vrai qu'à chaque vindicte populaire l'absence de confiance envers la Justice est systématiquement soulevée.

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Dire que cela n'est pas vrai serait mentir. Je tiens cependant à souligner que la Justice n'est pas la seule responsable, mais l'ensemble du système judiciaire, tous les acteurs du système". Elle soutient, du reste, que le département ministériel travaille pour combler les lacunes au sein de la Justice.

Gabrielle Savatsarah Raby ajoute néanmoins que chaque acteur du système judiciaire doit également s'appliquer à rétablir la confiance des citoyens. Elle affirme, en effet, que "c'est le système judiciaire qui va mal". Les Officiers de police judiciaire (OPJ), les magistrats, les greffiers et personnels destribunaux, les huissiers, entre autres, ont leur part de responsabilité, selon ses dires. "Il ne faut pas nous rejeter la faute", indique-t-elle, en précisant que "la Justice est le bout de la chaîne, mais pourtant, c'est sur elle que retombe toutes les reproches", conclut la responsable ministérielle.

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