Kenya: Les défis économiques qui attendent le nouveau président Wiliam Ruto

President élu William Ruto.

Wiliam Ruto a donc remporté officiellement le 5 septembre la bataille présidentielle au Kenya, avec son élection confirmée par la Cour suprême. Mais une autre bataille débute pour le vice-président sortant : répondre aux immenses attentes qu'il a suscitées pendant la campagne. William Ruto s'est présenté comme le candidat du peuple. Il a promis de sortir des millions de Kényans de la pauvreté. Mais il hérite d'une économie en crise.

Cent jours c'est le délai que s'est fixé William Ruto pour honorer sa promesse de faire baisser le coût de la vie au Kenya. Objectif ambitieux. L'inflation a encore grimpé au mois d'août. Elle atteint 8,5% son plus haut niveau depuis cinq ans sous l'effet cumulé du Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la sécheresse qui devraient continuer de s'aggraver au cours des prochains mois.

Pour y arriver, William Ruto promet, entre autres, d'investir massivement dans l'agriculture. La question du prix des denrées alimentaires de base est d'autant plus aigüe, que le taux de chômage a bondi en particulier chez les jeunes ; l'Organisation internationale du travail (OIT) l'évalue à 14%. Deux fois plus que les chiffres officiels.

Un futur vice-président sous le coup d'une procédure judiciaire

Autre urgence pour William Ruto, faire face à la crise de la dette. Sous les deux mandats d'Uhuru Kenyatta elle a quasiment été multipliée par cinq. Selon le trésor kényan, plus de la moitié des recettes fiscales du pays ont servi l'an dernier à rembourser ses différents emprunts. Le pays est désormais considéré comme à " haut risque de surendettement "

Pour éviter un défaut de paiement, le FMI a fixé au Kenya une trajectoire budgétaire serrée et laissera peu de manœuvre au nouveau président.

Dans ce contexte morose, la lutte contre la corruption, endémique au Kenya, pourrait constituer un levier important. William Ruto a promis de s'y attaquer. Ce qui ne l'a pas empêché de choisir comme colistier et donc futur vice-président, Rigathi Gachagua lui-même sous le coup d'une procédure judiciaire pour des faits de corruption.

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