Tunisie: Paysage politique national - La loi électorale fait toujours débat

6 Septembre 2022

- On attend la promulgation de la nouvelle loi électorale avant le 17 septembre.

- Les partis opposés au processus du 25 juillet et les partis de soutien exigent un dialogue national inclusif sur la nouvelle loi électorale.

- Zouheïr Maghzaoui, S.G. d'Achaâb, appelle le Président de la République "à faire face en urgence à quatre dossiers majeurs".

A moins de deux semaines de la date du 17 septembre 2022, date à laquelle le Président Kaïs Saïed devrait, selon plusieurs analystes, observateurs et constitutionnalistes, ayant à leur tête Mohamed Tlili Mansri, porte-parole de l'Isie, promulguer la nouvelle loi électorale sur la base de laquelle se dérouleront les législatives anticipées programmées le 17 décembre prochain, le débat reste encore de mise sur la nécessité absolue de mettre en œuvre une approche participative inclusive dont l'objectif principal est de faire en sorte que la future loi électorale découle d'un dialogue national effectif qui permettra à toutes les forces nationales de dire leur mot sur les dispositions que la loi contiendra, dispositions ou conditions qui donneront aux Tunisiens de choisir leurs futurs députés (en attendant les membres du conseil des régions et des districts) en étant conscient qu'ils ont contribué, effectivement, à l'instauration des choix les ayant propulsés au palais du Bardo.

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Et la nouveauté qui a attiré l'attention et suscité l'intérêt des observateurs, ces derniers jours, réside dans le fait que ce ne sont plus uniquement les partis ou les personnalités ayant déjà exprimé leur opposition au processus du 25 juillet 2021 qui exigent d'être associés au processus d'élaboration de la future loi électorale.

Il s'avère, en effet, que même les partis qui se sont alignés dès le premier jour de l'instauration par le Président Kaïs Saïed des mesures exceptionnelles et qui ont soutenu et voté pour la nouvelle Constitution exhortent maintenant le Chef de l'Etat à opter pour une approche inclusive visant à ouvrir la voie à un dialogue national qui sera couronné par l'élaboration d'une loi électorale, fruit des apports et des propositions de toutes les forces patriotiques désireuses de voir le processus du 25 juillet 2021 aboutir aux objectifs qui lui sont confiés.

Dans une déclaration à l'agence TAP, Zouheïr Maghzaoui, secrétaire général du parti Achaâb, connu pour son soutien indéfectible et sans cesse renouvelé au processus du 25 juillet 2021, n'y est pas allé par quatre chemins pour rappeler que son parti "dispose d'une approche complète sur l'amendement de la loi électorale en date de 2014, toujours en vigueur".

Il ajoute : "Nous avons appelé le Chef de l'Etat, à plusieurs reprises, à organiser un dialogue national sur la loi électorale. Malheureusement, le Président de la République refuse encore d'ouvrir la voie à la satisfaction de notre demande en vue d'une participation inclusive pour l'élaboration de la loi en question".

Et le S.G. d'Achaâb de préciser que le Président est tenu, à l'heure actuelle, de faire face, en urgence, à quatre dossiers majeurs.

Les dossiers majeurs s'appellent la loi électorale, les questions économiques et sociales, dont en premier lieu la pénurie et l'augmentation excessive des prix de certains produits alimentaires, le dossier de la redevabilité et l'inefficacité de l'action gouvernementale.

"Le gouvernement, confie Maghzaoui, doit agir avec force et efficacité pour combattre la corruption et la spéculation et répondre au mieux aux problèmes du citoyen".

Il conclut : "La réussite du processus du 25 juillet demeure tributaire de la réalisation de ces aspirations. A défaut, le processus tout entier sera voué à l'échec".

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