Congo-Kinshasa: Kabund - Un procès public et équitable exigé !

Né le 3 février 1981, Jean-Marc Kabund, 41 ans, est aujourd'hui devant la justice congolaise. Interpellé et embastillé à Makala, il passe, depuis sa conférence du 18 août dernier, tenue en marge du lancement des activités de l'Alliance pour le Changement, son propre parti, des temps difficiles. Un procès, pourtant, ouvert à sa charge, peine à prendre ses vraies marques. Tantôt, c'est le report pour des raisons d'indisponibilité des autorités judiciaires. Tantôt, ce sont des réglages des procédures sur fond des pressions et manifestations de rues.

Que n'a-t-on pas vu ?

Hier, par exemple, alors qu'il devait comparaître devant la Cour de Cassation en chambre foraine, comme cela est de coutume pour des personnalités de sa trempe, ses partisans ont retrouvé de vieux réflexes reconnus, depuis des temps immémoriaux, aux combattants de l'Udps, le parti dont il tire, d'ailleurs, l'essentiel de sa sève politique en tant que leader et, surtout, en tant qu'organisateur des diverses scènes et démonstrations lui ayant valu, au fil de temps, le surnom de "Maître-nageur", très collé, du reste, à ses nombreux épithètes et superlatifs.

Pneus brûlés, jets des pierres ainsi que tous les autres tiraillements à l'emporte-pièce jusqu'au point de transformer une bonne partie de Kingabwa hier en un vaste champ de tirs.

Des militants se disant proches de Kabund, prêts à se livrer en os et en chair pour sa cause, ont affronté, comme il fallait s'y attendre, les forces de l'ordre qui, finalement, étaient obligées d'ouvrir le feu.

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Si, aucun bilan officiel n'est connu sur ces affrontements quelque peu perturbateurs de la tenue d'un procès équitable et dans la sérénité, il n'en demeure pas moins vrai qu'il y aurait eu des dégâts collatéraux de part et d'autre.

Deux revendications

Mais, quoi qu'il en soit, à en croire des bribes d'informations glanées autour de ces altercations, deux revendications sont perchées au bout de lèvres des affidés de Kabund. D'abord, un procès public et médiatisé exigé. Puis, la mise en application de la décision de la Cour de Cassation ordonnant son assignation à résidence surveillée est réclamée.

Des manifestants disent, en effet, que tout étant d'accord sa comparution devant la justice, telle qu'elle a été engagée par le Procureur, ils réclament, néanmoins, que la procédure soit respectée en lui offrant à leur leader, le droit à la défense, conformément aux lois de la République.

Ils redoutent, en outre, qu'un procès organisé à huis clos ne soit une occasion, pour la justice congolaise, de consacrer l'expansion de nouvelles violations des procédures et droits reconnus aux tiers. Dans le cas d'espèce, ils évoquent l'affaire de ses immunités qui, selon, eux, auraient été bafouées.

Erga Omnes

Ils rappellent que tout le monde est égal devant la loi. Et que tout le monde a droit à l'égale protection de cette même loi. C'est dans cette optique qu'ils rappellent, enfin, que mêmes les magistrats sont, eux aussi, soumis à l'obligation de se soumettre à la rigueur de cette même loi. "Erga Omnes", crie donc, un des ses Avocats, traits tirés sur le visage.

 

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