Lundi 06 septembre, Antananarivo a retrouvé son aspect de ville surpeuplée et ses embouteillages qui engorgent tous ses axes routiers. C'est le début d'une semaine qui, pour les Tananariviens, s'apparente à une routine qu'ils avaient un peu oubliée à cause des vacances scolaires. La Capitale va redécouvrir sa cohue habituelle et son rythme effréné. La politique va de nouveau reprendre ses droits. Les dirigeants comme les opposants sont prêts, eux aussi, à entrer dans l'arène car la trêve, du moins si elle existait, est terminée.
Une rentrée qui s'annonce agitée
C'était la rentrée pour les écoliers, les collégiens et les lycéens, mais c'est aussi le cas pour les hommes politiques qui ont commencé à faire des discours assez offensifs. Le drame d'Ikongo a fortement ému l'opinion et l'opposition s'est mise à son unisson, en pointant du doigt les responsables de cette tuerie. Le régime est ciblé et le RMDM et le TIM n'épargnent pas les dirigeants qu'ils accusent de ne pas avoir su gérer l'événement. Le pouvoir qui s'était fait très discret au début, commence à répondre.
Certaines personnalités répliquent à présent et affirment que leurs adversaires profitent des circonstances pour préparer des troubles. La population, elle, est toujours préoccupée par la lutte pour la survie, mais malgré cela, elle reste à l'écoute des arguments des uns et des autres.
L'événement qui a eu lieu à Ikongo a été ressenti douloureusement par les citoyens et est considéré comme une bavure. Pour le moment, ils observent un attentisme prudent, mais ils suivent attentivement la suite qui y sera donnée. L'assurance des autorités de diligenter une enquête approfondie a été entendue, mais l'opinion va être vigilante et ne permettra certainement pas que cette affaire soit enterrée comme toutes celles qui ont amené la mort de nombreux civils.