L'heure est grave. Sans un accord avec l'Ugtt, les négociations avec le FMI ne sauraient évoluer. Et sans un accord avec le FMI, les autres bailleurs de fonds ne feraient aucun pas en faveur de la Tunisie. Ce qui mettra à mal les finances publiques, déjà fragiles. Mais on ne peut plus accepter que gouvernement et Ugtt se regardent en chiens de faïence plus longtemps. La situation économique et sociale est déjà très tendue et les dommages collatéraux se font déjà ressentir sur le quotidien des Tunisiens.

A cet effet, quatre partis politiques ont lancé un cri de détresse. Il s'agit du Parti des travailleurs, du Courant démocrate, du Parti Al Kotb, d'Al Jomhouri et d'Ettakatol. Pour eux, il est clair que le pays fait face à une crise qui menace tous les aspects de la vie publique, y compris la paix sociale.

En effet, ils considèrent qu'outre les facteurs endémiques de la crise économique dont notre pays souffre depuis longtemps, la Tunisie "est aujourd'hui confrontée à un effondrement quasi total de son appareil productif dans plus d'un domaine et secteur, conjugué à une terrible baisse de l'épargne et l'absence d'investissement empêchant de la sorte l'économie nationale à créer de la richesse et des emplois".

Il est ahurissant de constater aussi que les équilibres des finances publiques sont rompus, et que le taux d'endettement public s'est élevé à plus de 100% du produit intérieur brut, soit un seuil sans précédent dans l'histoire de la Tunisie, creusant dangereusement le déficit budgétaire et celui de la balance commerciale, ce qui menacerait le pays d'un défaut de paiement de ses dettes et le dirigerait vers l'état de faillite.

De ce fait, la responsabilité incombe à tous pour sauver le pays. L'Ugtt et le gouvernement sont dans cet épisode délicat, les deux protagonistes qui endosseraient la responsabilité du devenir du pays. A eux de se mettre à table pour trouver les solutions. Ces solutions seront douloureuses, certes, mais indispensables pour sauver la Tunisie.