Un groupe de sept partis politiques d'opposition centrafricains annonce dans une déclaration leur boycott des prochaines élections locales, qui incluent municipales et régionales, prévues en janvier 2023. Ils demandent notamment la refonte de l'Autorité nationale des élections (ANE). Mais l'organisation se veut optimiste quant à la tenue en bon ordre du scrutin.
Les dernières élections locales en Centrafrique datent de 1988. Mais cette fois, l'ANE l'assure, les prochaines se tiendront bien le 22 janvier 2023, quatre mois après la date prévue initialement.
" La cartographie électorale a été réalisée, et l'ANE poursuit ses campagnes de sensibilisation avec l'appui de la Minusca ", explique le président de l'autorité électorale, Mathias Morouba. Il affirme également ne pas craindre pour la sécurité de ses équipes, avant et pendant le scrutin, même dans les zones où les groupes armés demeurent actifs.
Ces élections coûteront 15 millions de dollars, c'est-à-dire, près de 10 milliards de francs CFA. Trois millions de dollars ont pour l'instant été mobilisés. L'ANE attend prochainement le reste du gouvernement, ainsi qu'un dernier coup de pouce des bailleurs.
L'ANE disposée au dialogue
Mathias Morouba se dit disposé au dialogue avec ceux qui comptent boycotter le scrutin. Dans leur déclaration, les signataires l'accusent d'être " au service " du parti au pouvoir, ils soulignent l'instabilité persistante dans certaines régions, craignent des fraudes, et surtout que le gouvernement profite de ces élections pour organiser en même temps un référendum constitutionnel, qui ouvrirait la voie à un 3e mandat pour le président Touadera. Le patron de l'ANE assure ne pas avoir été saisi de ce sujet et s'en tenir à sa mission.