Congo-Kinshasa: Prisons de la RDC - La FBCP plaide pour la séparation des détenus militaires des civils

L'ONG pense que les détenus militaires, dont la présence dans les prisons civiles constitue un danger permanent, doivent être évacués pour les prisons militaires dont celle d'Angenga, dans l'ex-Equateur.

Dans un communiqué signé le 6 septembre, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) sollicite des autorités administratives et judiciaires militaires la séparation des militaires et les civils dans les prisons en République démocratique du Congo (RDC). Pour cette ONG de défense des droits de l'homme, cette disjonction conseillée permettra notamment d'éviter des évasions telles que celle enregistrée récemment à la prison centrale de Butembo.

La FBCP rappelle, en effet, que la RDC n'a que deux prisons militaires et ses garnisons. Il s'agit, selon cette association de la prison militaire de Ndolo et la celle d'Angenga, dans la province de l'ex-grand Équateur. Et de noter qu'avec la prise du pouvoir par l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo en 1997, la prison centrale de Makala, qui est une prison civile, recevait provisoirement des détenus militaires. La FBCP indique, par ailleurs, que cette prison construite par le colon belge pour une capacité de 1500 détenus en accueille, à ce jour, 9 800 dont 2 240 seulement sont déjà condamnés. L'ONG fait également savoir que la prison militaire de Ndolo, qui a été réhabilité par les Pays-Bas avec une capacité de places a dépassé le nombre de deux mille détenus. L'association indique aussi que certains détenus militaires ont refusé leur transfèrement à la prison centrale de Ndolo, préférant continuer leur incarcération à la prison centrale de Makala. "Pire, le nombre de détenus militaires dans cette prison civile continue d'augmenter chaque jour qui passe ", a dénoncé cette ONG.

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Citant sa délégation qui a visité la prison centrale de Makala, le 5 septembre, la FBCP indique que le nombre de détenus militaires dans ce centre pénitentiaire est de 580 dont trois généraux de l'armée congolaise. " Il y a, par exemple, dans le pavillon 8, où est logé l'ancien vice-président de l'Assemblée nationale congolaise, Jean-Marc Kabund, certains officiers militaires sans droit de visite ", a fait savoir cette ONG.

Des prisons construites au milieu de la population

La FBCP dit craindre que l'emplacement de la prison centrale de Makala, située au milieu de la population, constitue un danger pour celle-ci. " Notre crainte est que la prison centrale de Makala soit située au milieu de la population. Et, s'il y a une autre évasion comme celle du 17 mai 2017, il y a risque d'avoir beaucoup de victimes comme à cette date-là. Plus grave encore, certains d'entre ces détenus militaires détiennent des appareils de communication dans leurs cellules de la prison centrale de Makala ", a souligné cette association. Pour éviter que ces incidents arrivent, la FBCP préconise une action préventive d'urgence qui constituera notamment à l'évacuation des détenus militaires pour la prison d'Angenga.

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