Lettre à Monsieur le maire de Curepipe,

"Je vous fais cette lettre en désespoir de cause. Je suis effaré par ce que je viens de voir de la ville de Curepipe que je n'avais pas visitée depuis longtemps. Une ville sinistrée, des bâtiments sales, couverts de moisissures, des immeubles abandonnés alignés le long de rues lugubres, un marché public digne de figurer parmi les huit horreurs de l'architecture mondiale.

Mais que faites-vous à la mairie ? N'avez-vous pas d'yeux pour voir les dégâts causés par votre inertie ? Je vous l'avoue : j'ai du mal à me rappeler de votre nom. Vous êtes d'une discrétion frisant l'inexistence alors que la ville lumière s'éteint et se meurt. Le fait d'un irrespect du patrimoine.

Que veut dire patrimoine ? C'est ce qui est considéré comme notre héritage commun. Pendant que vos amis décrètent patrimoine des sépultures récentes, vous êtes coupable de laisser dépérir le patrimoine des vivants, une de nos plus belles et plus anciennes villes. Seule consolation : la rénovation de l'hôtel de ville.

Un conseil : profiter de l'arrivée prochaine du métro pour lancer une campagne d'embellissement des façades des bâtiments du centre-ville. Il faut juste un peu de peinture et beaucoup d'imagination Cela s'est déjà fait ailleurs. La vie des citadins en avait été transformée. "