L’actualité chez les partenaires sociaux, notamment les 257 mille fonctionnaires et agents de l’Etat, c’est la revalorisation de leurs salaires. Un acte majeur de l’Etat de Côte d’Ivoire, qui suscite chez cette catégorie de travailleur de la Fonction publique, enthousiasme et joie. Mais, combien cette amélioration des traitements devrait coûter de l’argent aux contribuables ivoiriens ? De 2030,6 milliards en 2022, la masse salariale de la fonction publique ivoirienne va atteindre 2662,4 milliards de Fcfa en 2027. Où trouver tout cet argent pour satisfaire cette « concrétude » du Chef de l’Etat Alassane Ouattara, comme on le dirait en langage estudiantin ivoirien des années 1990 ?
Selon des informations très crédibles et sourcées sur les bords de la Lagune Ebrié, la Côte d’Ivoire entend faire rejaillir sur ses travailleurs, une partie des retombées de la manne pétrolière ivoirienne. En effet, de 33 mille barils /jour en ce moment, la production ivoirienne de brut devrait atteindre dans la moitié de l’année 2023, les 88mille barils/jour. Pour se retrouver, à dire d’experts, à 150 mille barils journellement. Ce qui voudrait dire, selon nos sources, que « la Côte d’Ivoire va entrer dans le cercle sélecte des pays producteurs de pétrole. Avec les ressources pétrolières et gazières, bien gérées, le gouvernement ivoirien pourrait mener à bien certains de ses grands chantiers et projets structurants qui sont déjà en cours d’exécution. Sans oublier celles engrangées d’ordinaire du cacao, de la noix de cajou entre autres. Quand Dame Nature a été généreuse (Découvertes de pétrole), il faut que cela se ressente dans les ménages ivoiriens (…). »
Rappelons qu’en ce qui concerne les hydrocarbures, la Côte d’Ivoire a enregistré dans en un temps record, deux découvertes d’importants gisements de pétrole brut et de gaz naturel. La société pétrolière italienne Eni et son partenaire Pétroci Holding, ont fait une importante découverte sur le bloc Le bloc CI-802 qui est adjacent au bloc CI-101, dans lequel une première découverte a été faite en 2021, par le même consortium. L’information a été annoncée officiellement par le ministère ivoirien des Mines du pétrole et de l’énergie, le jeudi 28 juillet 2022.
« Cette nouvelle découverte, qui confirme l’extension du gisement Baleine dans le bloc CI-802, accroit d’environ 25%, les réserves initialement annoncées dudit gisement qui passent ainsi de 2 à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et de 2 400 à 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel », précisait une note signée du ministre Coulibaly Mamadou Sangafowa, en charge dudit département.
Les deux partenaires indiquées plus haut, sont engagés pour la mise en production accélérée du gisement Baleine au premier semestre de 2023, soit environ un an et demi, après la première découverte. De belles perspectives économiques et financières donc pour la Côte d’Ivoire, qui pourrait à travers un endettement intelligent et sain sur le marché financier, faire de bons investissements pour la Côte d’Ivoire.
Si la trêve sociale 2017-2022 a coûté plus de 350 milliards de Fcfa, celle qui va de 2022 à 2027, soit sur 5ans, à en croire le Chef du gouvernement ivoirien Patrick Achi, va nécessiter un effort financier de plus de 1100 milliards de Fcfa de l’État le coût global de cette revalorisation. Elle est selon des sources gouvernementales à Abidjan, « en cohérence avec la norme communautaire de l’Uemoa en la matière. »
Dans les détails à nous fournis par la Direction de la Solde, sur le reste de l’année 2022 jusqu’à fin 2027, « la prime Ado y compris les militaires à partir de janvier 2023,(soit 33% des salaires de base indiciaires), va coûter 197,4 milliards de Fcfa dont 35,7 milliards de Fcfa en 2023 et 43,4 milliards de Fcfa en 2027. Pendant que l’indemnité de logement lui va ressortir à partir d’aout2022, jusqu’à fin 2027, globalement à 680,4 milliards de Fcfa. En tenant compte de l’extension des indemnités de logement à partir d’aout 2022 qui lui ressortira à 216, 9 milliards de Fcfa ».
Il est à souligner que la revalorisation des baux des militaires et paramilitaires estimés à 80 mille agents à partir d’aout 2022 va coûter plus de 114 milliards de Fcfa dont 8 milliards pour le reste de l’année 2022. Pour ne citer que ces lignes budgétaires parmi tant d’autres que devront supporter les contribuables ivoiriens. Dans le secteur privé ivoirien, de sources proches des 8 centrales syndicales qui signataires de la « la trêve sociale 2022- 2027 », de bonnes nouvelles se profilent à l’horizon, à l’issue des prochaines négociations avec le Patronat ivoirien. Qui a aussi ses préoccupations à mettre sur la table.