Ile Maurice: Neuf ans après l'accident mortel de sa fille l Le père - "Un chauffard a la même peine qu'un voleur de letchis"

10 Septembre 2022

La famille d'Elizabeth Pigeot a obtenu en Cour suprême la semaine dernière, des dommages de Rs 1 040 000 du chauffard Adam Agib Cadinouche qui avait mortellement renversé leur fille de 15 ans le 29 octobre 2009 à Grand-Baie. Mais elle est indignée par rapport à la peine de prison de six mois obtenue par ce dernier. "Le procès au civil où nous avons réclamé réparation n'a pas d'importance. Ce qui est choquant, ce sont les retombées du procès de la police contre le chauffard au pénal, qui n'a écopé que de six mois de prison pour avoir ôté la vie d'une jeune fille alors qu'il avait consommé de l'alcool au volant."

La famille qui réclamait des dommages pour préjudice, a obtenu gain de cause en Cour suprême la semaine dernière. La juge Renuka Dabee a ordonné au conducteur de la voiture de s'acquitter de Rs 100 000 à la New India Insurance et de verser Rs 1 040 000 aux parents de la jeune fille qui avait été fauchée par une 4x4 dans la nuit du 29 au 30 octobre 2009 à Grand-Baie et qui s'est éteinte le 2 novembre de la même année.

L'automobiliste, alors âgé de 21 ans, avait pris la fuite après l'accident et s'était rendu au poste de police de Quatre-Bornes. L'élève du Lycée des Mascareignes avait passé ses derniers jours aux soins intensifs de l'hôpital du Nord, souffrant de multiples fractures. Plaidant coupable sous trois accusations formelles de driving motor vehicle with concentration above prescribed limit, d'homicide involontaire par imprudence et de culpable omission, l'accusé Adam Agib Cadinouche avait avoué au tribunal avoir bu avant de prendre le volant et d'avoir pris la fuite aussitôt qu'il avait vu les gens venir après avoir renversé l'adolescente qui marchait le long du trottoir en direction de Péreybère. Du coup, il avait été condamné à purger une peine d'emprisonnement de six mois en 2013.

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Sollicité par l'express, le père de la victime, Serge Pigeot, ne cache pas sa révolte neuf ans après le jugement au pénal. Il estime que la sentence prononcée contre le conducteur qui avait écopé d'une peine de six mois de prison est minime. "On avait certes réclamé réparation par le biais de dommages mais cette action a été faite en Cour suprême par principe. Mais ce qui est très choquant, c'est le procès au pénal. Le chauffard a écopé de six mois de prison tout comme le voleur, condamné à une peine de prison de six mois pour avoir volé des letchis dans la cour du commissaire de police d'alors. Pourtant ce sont deux délits bien différents !"

Il ajoute que "lors du procès au pénal, on n'avait pas eu notre mot à dire. Le jeune homme a même indiqué au tribunal qu'il souhaitait se rendre à l'étranger pour des études alors qu'on avait perdu notre fille. Six mois, c'est quoi ? Une personne a perdu sa vie compte tenu du fait que le chauffard conduisait sous l'influence de l'alcool", fustige le père qui estime que le jugement rendu avait été complaisant.

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