Il est sans doute oiseux de vouloir déterminer, deux ans avant les élections législatives, ce que sera alors le rapport de forces électorales. On a déjà vu des retournements spectaculaires en 24 heures. Cette réserve émise, il est possible de mettre à profit ce long temps de débat, pour tester les diverses options, y compris les plus déstabilisantes. Une stratégie encore peu débattue commence à émerger dans certains milieux de l'électorat.
La réflexion part du constat que le pays est électoralement coupé en deux groupes de circonscriptions, égaux en nombre. Plus personne n'hésite aujourd'hui à évoquer ouvertement une "hindu belt" électorale de dix circonscriptions rurales censée produire la majorité parlementaire. Ce discours s'est imposé depuis la victoire du MSM aux dernières élections, largement obtenue en milieu rural.
Mais s'il est vrai que cette fracture prend une dimension ethnique ici, il est tout aussi établi que la dichotomie électorale villes/ campagnes est aussi présente dans des pays culturellement plus homogènes. En Inde, en France, aux États-Unis et ailleurs on ne vote pas de la même manière selon que l'on habite une ville ou un village.
Plutôt que de se focaliser que sur les circonscriptions rurales comme si elles seules peuvent mener à l'hôtel du gouvernement, il est possible d'imaginer une stratégie électorale urbaine tout aussi porteuse.