Congo-Kinshasa: Après l'annonce d'un bateau au plus tard lundi/Carburant - Le gouvernement semble balbutier

La nouvelle sortie médiatique du ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, est loin de rassurer les Kinois.

Sortir pour vaquer à ses occupations le matin devient un casse-tête. Depuis lundi 5 septembre, il s'observe de longues files d'attente des véhicules dans des stations-services. Le gouvernement annonce l'arrivée d'un bateau de 25.000 tonnes métriques dans 4 ou 5 jours, c'est-à-dire, au plus tard le lundi 12 septembre prochain.

Il faudra attendre 48 heures pour voir le premier bateau annoncé par le gouvernement décharger sa cargaison. En attendant, cette échéance, le gouvernement soumet le Kinois au rythme de rationnement. Les stations ne sont désormais autorisées à vendre 30 litres d'essence aux jeeps et 20 litres aux autres voitures pour pallier à la baisse des stocks en essence.

En ce qui concerne le jet, le ministère des Hydrocarbures affirme que le navire assurant le ravitaillement, est à Banana depuis samedi 3 septembre. Et de poursuivre que cette cargaison devra remonter à Ango-Ango, aux environs de Matadi pour son acheminement vers Kinshasa, ce qui devrait prendre une semaine. Pendant ce temps, le gouvernement s'apprêterait à payer le manque à gagner des sociétés pétrolières pour leur permettre de s'approvisionner.

Les assurances du ministre peine à convaincre l'opinion. Une crise de ce genre, la première depuis l'avènement de Tshisekedi à la magistrature suprême, dénote d'un certain tâtonnement de l'Etat dans la gestion de la chose publique. Gouverner, c'est prévoir, dit-on. La société SEP-Congo a eu à sonner l'alarme dans une correspondance adressée au gouvernement en date du 5 septembre. Cette entreprise d'expertise en logistique pétrolière a présenté au gouvernement l'évolution des stocks pour lui permettre de prendre des dispositions qui s'imposent afin d'éviter cette calamité dans laquelle se trouve plongée la capitale. Si Kinshasa traverse une situation qui préfigure l'hécatombe, Dieu seul sait, le calvaire des compatriotes dans les différentes provinces.

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Les crises énergétiques à travers le monde ont été, en temps normal, à la base de chute de plusieurs à travers le monde. La donne Ukraine permet de comprendre que la Rdc n'est pas le seul pays à se trouver dans cette situation. Le carburant touche au vécu quotidien de la population. Pour le cas de la République démocratique du Congo, le barrage d'Inga qui peine à tourner à plein régime pour fournir du courant aux ménages de toute la République, risque de connaitre des problèmes s'il lui arrive de manquer de carburant. Ses machines fonctionnent avec le carburant. Au-delà de la fourniture électrique, il y a des machines de la Régideso qui ont besoin de carburant pour fournir de l'eau à la population.

Comme pour dire que le dérèglement d'approvisionnement en carburant risque de remettre en cause les différents paramètres de la vie. Déjà des embouteillages entrainent la majoration du prix de transport sur certains tronçons. Les Kinois vont jusqu'à débourser 3.000 FC, voire 5.000 FC pour un seul trajet.

Sur le boulevard du 30 juin dans la commune de la Gombe, de la Gare centrale à l'arrêt Mandela, le prix d'un taxi est passé à 1000 FC, tandis que pour les usagers qui quittent ce même point de départ vers UPN, il faut débourser 2.500 FC. Dans le district de la Tshangu, le système de demi-terrain est de retour. De N'djili quartier 1 à Kingasani, les chauffeurs font payer 1.000 FC aux clients.

Les élèves ont connu des moments difficiles en matière de transport pour cette première semaine de la rentrée, risque d'être confronté au même problème cette semaine. Le 15 septembre, c'est la rentrée parlementaire. C'est l'occasion pour l'opposition qui se réjouit d'avoir fait le buzz avec les émoluments de 21.000 dollars, de saisir à nouveau la pénurie du carburant pour mettre en mal le gouvernement.

La Rdc aspire à devenir une puissance pétrolière dans l'échiquier africain. Une meilleure gestion de son patrimoine pétrolier et gazier, peut lui permettre de jouer véritablement ce rôle.

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