L'image traduit à merveille la situation. Et devrait réjouir les consommateurs de foutou, alloco et autres mets à base de banane. A Soweto, quartier de la commune de Koumassi, les vendeuses de banane plantain qui étaient devenues aussi rares que les larmes d'un chien, sont à nouveau visibles dans les rues de ce quartier.
Signe du retour du fameux produit vivrier. La pénurie de banane observée il y a quelque temps avait contraint Mme Ouattara Mariam à abandonner la vente de ce produit. Aujourd'hui, elle a repris son commerce. Sur son étal sont exposées des bananes par lot de 5 aux prix de 500 francs FCFA. Chose inimaginable il y a quelques semaines où il fallait débourser le double pour avoir parfois quatre bananes maigrichonnes.
" La banane commence à sortir. Avant, c'était très cher. C'est pourquoi j'avais arrêté ce commerce. Par exemple le régime de bananes se vendait jusqu'à 5000 francs. Alors qu'aujourd'hui avec 6500 francs, j'ai parfois 4 régimes ", explique la jeune commerçante rencontrée, mardi 30 août 2022, à Soweto. A ses côtés, on aperçoit plusieurs sacs de bananes non mûres. Son stock de la journée.
" On peut dire que la banane commence à sortir. Ici, on peut trouver trois à quatre bananes bien formées à 500 francs ", confirme Aline N'guessan, ménagère au Plateau Dokui, qui fait ses emplettes au marché d'Abobo Baoulé, dans la commune d'Abobo. Et confier que le foutou avait complètement disparu du menu familial à cause de la cherté de ce produit sur le marché.
" Une fois, j'ai acheté de la banane pour deux mille francs pour la nourriture de mon mari et moi. C'était une bonne partie de l'argent de la popote du jour qui est entrée dans l'achat de la banane. Mon homme ne l'a pas apprécié et m'a dit qu'on n'était pas obligé de manger le foutou. Maintenant qu'il y a la banane sur le marché, on ne s'en prive pas ", confie Aline N'guessan.
Dans ce marché aux ruelles boueuses à cause de la pluie qui s'est abattue quelques heures plus tôt, la banane n'est plus rare. Une camionnette décharge sa cargaison. Malgré l'apparente abondance du produit, Yvette Kouassi estime que les prix sont toujours élevés. " C'est vrai que contrairement aux semaines précédentes, il y a la banane sur le marché. Les tas qu'on plaçait à 1000 francs coûtent maintenant 500 francs. Mais il faut connaître la vendeuse pour qu'elle consente à vendre un tas à 300 francs ", déplore-t-elle.
Interrogée au téléphone, Mme Diallo, une habitante de la commune de Port-Bouët, confirme le retour de la banane sur le marché. Même si les prix ne suivent pas toujours. " Avant, on pouvait avoir trois bananes à 200 francs. Ou 400 grosses bananes à 500 FCFA ", fait-elle savoir. Toutefois, certaines vendeuses de bananes braisées, comme à Bietry (Marcory), surfent sur une supposée pénurie pour vendre une seule banane à ... 300 francs.
Outre la banane, des produits vivriers comme la tomate, le piment et les feuilles (de patate, manioc, laitue... ) sont abondants sur le marché à Port-Bouët et dans bien d'autres communes du district d'Abidjan.
