Sénégal: Installation de la 14ème législature - L'opposition et pouvoir livrent leur premier bras de fer

13 Septembre 2022

L'installation de la XIVème Législature lors de la session d'ouverture de l'Assemblée nationale tenue hier, lundi 12 septembre a été tout sauf un long fleuve tranquille.

L'élection du président de l'Assemblée nationale inscrit au premier point de cette journée a été bloquée pendant plusieurs heures par l'opposition qui réclamait le départ des ministres élus sur la liste de la coalition au pouvoir.

C'est avec un très grand retard que les travaux de la session d'installation de la XIVème Législature ont démarré hier, sous la présidence de Mme Aïssatou Sow Diawara. En tant que la doyenne d'âge de la 14ème Législature, elle a été désignée pour diriger l'élection du successeur de Moustapha Niasse à la présidence de l'Assemblée nationale. Elle est assistée dans ce travail par les deux députés le plus jeunes de cette législature tous deux issus de l'opposition. Il s'agit de Bineta Ba du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR) et Abo Mbacké du Parti démocratique sénégalais (PDS).

Seulement, sitôt démarrés, les travaux de l'élection du président de l'Assemblée nationale ont été interrompus du fait des dissensions entre députés de la majorité et leurs collègues de l'opposition portant sur la présence dans la salle des ministres élus sur la liste de la coalition au pouvoir. Soulevée en premier lieu par le marabout député de Mbacké, Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké, cette question a cristallisé les tensions durant toute la journée.

%

Prenant la parole à la suite de Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké, Guy Marius Sagna a abondé dans la même direction. Estimant que le mandat de député est incompatible avec celui de membre de gouvernement. L'activiste élu député lors des élections législatives du 31 juillet dernier, a invité sous ce rapport tous les ministres à quitter la salle. Loin de s'en tenir là, le nouveau député élu sur la liste départementale de Ziguinchor a également dénoncé la distribution des enveloppes avec des bulletins d'une seule couleur au nom du candidat de la coalition au pouvoir alors qu'il y a d'autres prétendants à la présidence de l'Assemblée nationale.

Pour sa part, Barthelemy Toye Dias, candidat investi par la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi, pour ce poste a lui-aussi dénoncé cet état de fait, en invitant la présidente de séance, Mme Aïssatou Sow Diawara à faire appliquer la loi. Toujours dans cette lancée, Mamadou Lamine Diallo soulignant que le règlement intérieur n'a pas prévu plus de trois candidats à l'élection du président de l'Assemblée, invite la présidente de séance à suspendre les travaux pour permettre aux responsables des groupes parlementaires de se concerter pour trouver une solution.

Réagissant à ces remarques de l'opposition, Abdou Mbow a rétorqué que les ministres ont huit jours après leur installation pour choisir entre leur fonction au gouvernement ou le mandat de député à l'Assemblée nationale. Confortant cette thèse, son collègue de la majorité Seydou Diouf invite à faire la part des choses entre "fonctions et début de mandat". "Il me semble qu'on fait une très lourde confusion entre le début de mandat et le début de fonction.

Si on était en fonction après la proclamation officielle des résultats des élections législatives du 31 juillet dernier par le Conseil constitutionnel, on aurait dû percevoir nos indemnités de fonctions à la fin du mois d'août. Il faut donc distinguer et faire la part des choses entre fonctions et début de mandat. Incompatibilité, c'est par rapport à la fonction qui commence après l'installation de l'Assemblée nationale et l'immunité, c'est par rapport mandat qui commence à partir de la proclamation officielle des résultats".

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.