Madagascar: Sofia - Une vingtaine d'artistes décorés

La Sofia regorge de talent. Ses sonorités impressionnent la population de la Grande-ile. "Bahoejy", "Antosy", "Malesa", des rythmes du terroir très appréciés, inspirent les chorégraphes malgaches pendant plusieurs décennies. Ces cadences ne se font pas entendre sans les chanteurs et les musiciens. En effet, ces derniers diffusent à leur façon les musiques typiques de la Sofia dans le reste du pays.

De Tianjama, à Dadi Love, en passant par Ralaiday et Lejim 415, les tempos tsimihety constituent un patrimoine immatériel. Antsohihy, lundi 12 septembre 2022, une vingtaine d'artistes ont reçu une distinction honorifique : commandeurs, officiers, chevaliers des arts, des lettres et de la culture signée par madame le Ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo. Une grande cérémonie assistée par le gouverneur général Lylison de René.

Mérité, c'est le moins qu'on puisse dire, car ils ont consacré leur carrière à promouvoir la tradition malgache à travers leurs paroles, leurs musiques. Si auparavant, les artistes n'ont pas été considérés, dorénavant, ils sont récompensés. Ils ont versé la sueur de leur front. En fait, l'objectif est en premier lieu de conserver les richesses ancestrales, de les transmettre aux générations futures. Cette continuité, jusqu'ici, semble n'être guère lâchée bien que certains ainés prévoient l'étouffement des mœurs au profit de celles de l'extérieur. Néanmoins, la musique connaît une évolution. Les mesures se métamorphosent au fil du temps. De ce fait, le métissage musical est indéniable dans ce monde devenu un village. L'essentiel, par contre, c'est de savoir se démarquer, en tirer plus de profits.

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Sofia, le fleuve d'inspiration. Oui, cette grande région, la destination finale des nomades Tsimihety, un groupe ethnique issu de plusieurs origines. Forgés par la condition géographique, ils se sédentarisent, cultivent la terre, se lancent dans l'activité pastorale. Au cours de leur déplacement, les Tsimihety absorbent des cultures différentes. Entre Sihanaka et Sakalava, leurs us-et-coutumes gagnent en authenticité. Le parler Tsimihety demeure un moyen de communication, accompagne les mélodies, pour donner une bonne chanson. Tianjama est l'un des artistes à l'utiliser. Icône incontestable de la Sofia, il a porté haut le "malesa", et l'"antosy". Après viennent les cadets, artistes prenant le relais. D'une part, les distinctions honorifiques attribuées aux artistes impliquent une motivation, les médailles sont également une considération distinguée venant du gouvernement. Sans panégyrique, l'équipe du département de la Communication et de la Culture se donne corps et âme pour aboutir à son but initial, rehausser la culture de Madagascar, les spécificités des faritra en particulier. Depuis 2019, les intendants du MCC s'investissent, si auparavant, le culturel a toujours été marginalisé. Les promoteurs, de leur côté sont encouragés à mettre en avant leurs créations et leurs œuvres par le biais des organisations évènementielles. Les efforts sont palpables, inutile de se voiler la face. Cependant, le MCC a encore du pain sur la planche, des doany et des zomba sont en péril. Les observateurs espèrent que ces patrimoines bâtis seront réhabilités dans les plus brefs délais !

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