Burkina Faso: Qualité rédactionnelle des dossiers - Les cadres du public retournent à l'école

Au moins 30,80% des dossiers introduits en Conseil des ministres les cinq dernières années ont été rejetés à cause des lacunes de fond et de forme constatées ou en raison de la faible qualité rédactionnelle et juridique des projets de lois ou de décrets.

Ce qui n'est pas admissible pour le gouvernement. Pour cela, le secrétariat du gouvernement a initié une session de formation de 72h au profit des cadres des départements ministériels et des institutions pour renforcer leurs compétences. La cérémonie de lancement de cette initiative a eu lieu le mardi 13 septembre 2022 à Ouagadougou.

Dans le bilan des activités des Conseils des ministres des cinq dernières années (2017 à 2021), il en ressort que sur 3397 dossiers introduits en Conseil, 2354 ont été adoptés soit en moyenne 69,20% de taux d'adoption et au moins 30, 80 % des dossiers ont été rejetés. Ce dernier fait n'est pas à négliger. Conscient de cela, le secrétariat du gouvernement de la Transition veut prendre le taureau par les cornes ; d'où une session de formation au bénéfice des cadres de l'administration publique.

L'ajournement de la plupart des dossiers, Jacques Sosthène Dingara, secrétaire du gouvernement, l'explique par des lacunes de fond et de forme constatées dans les rapports introduits en Conseil des ministres ou à la faible qualité rédactionnelle et juridique des projets de lois ou de décrets. Partant de là, cette session qui va d'ailleurs durer du 13 au 15 septembre 2022, vise d'après lui, à renforcer les compétences des cadres de l'administration publique en matière d'élaboration des textes législatifs et réglementaires, en élaboration des rapports ou des communications orales en Conseil des ministres et à présenter l'Agenda de la Transition, principal document de programmation des priorités de la Transition.

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Et au Premier ministre, docteur Albert Ouédraogo ayant présidé la cérémonie de lancement de ladite session, d'indiquer qu'il s'agira non seulement de renforcer les compétences des participants en élaboration des rapports de présentation en Conseil des ministres mais aussi d'insister sur le partage de responsabilités à travers les tenues des concertations internes et externes dans l'élaboration de tout projet d'acte normatif.

L'un dans l'autre, la formation revêt selon lui une importance capitale, vu qu'il s'agira d'échanger autour de l'agenda de la Transition et d'outiller les cadres de l'Administration sur les principes et les règles du travail gouvernemental afin d'améliorer la qualité des documents et textes soumis à l'examen du Conseil des ministres. Mieux, cette importance n'est pas à démontrer, à l'en croire, quand on sait que la préparation et l'élaboration des projets d'actes législatifs et réglementaires obéissent à des procédures et démarches et surtout exigent un art qui implique l'esprit d'initiative, la compétence et l'habileté.

Par ailleurs, aux yeux du chef du gouvernement, il faut voir à travers cette session de formation que la roue du changement est donc irréversiblement en marche ; un changement qui était annoncé, selon lui, par le chef de l'Etat dans son adresse à la Nation du 4 septembre dernier en ces termes : "sur le plan de la gouvernance, des réformes majeures seront mises en route pour remettre l'administration publique au service des administrés".

Par conséquent cette initiative qui a réuni les cadres de l'Administration obéit, dira le PM, à cette volonté de promouvoir le capital humain pour booster les résultats de la Transition dont l'objectif "majeur demeure la satisfaction de l'intérêt général à travers un environnement sain, apte à répondre aux aspirations des générations actuelles et futures, telle que soutenue par l'Agenda de la Transition". Et pour que cela soit une réalité, il a exhorté l'ensemble des acteurs à une participation active et assidue pour une harmonisation et une meilleure qualité rédactionnelle des actes normatifs et de tous les documents qui seront soumis à l'examen du Conseil des ministres.

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