Le rappeur malgache old school revient sur la scène après une longue absence. À Quimper se tiendra son showcase ! L'artiste sera accompagné de Général Tomboala, lui aussi une référence des jeunes d'Ambilobe, ensuite des artistes en herbe comme Brayanne Johnson ou Dj colonel. Ceci n'est qu'un échauffement, Shao Boana ne fait que tester le micro.
En outre, la diaspora, surtout les générations 1980 et 1990 retrouveront le " Zagnaharin'ny rap gasy " monter sur les petites planches de Karampaou. Un live qu'il a sûrement préparé depuis longtemps ! Avant d'annoncer ce mini-spectacle sur les réseaux sociaux, le rappeur a diffusé des freestyles, pour annoncer le grand retour. Apparemment, cette formation de Mahajanga n'est pas encore rouillée, n'a pris aucune ride, sa voix rauque reste intacte. "Shao is back" est l'intitulé de la soirée. Retour en force d'un parolier qui n'a jamais laissé sa plume. Au contraire, celle-ci crache de l'encre encore plus épaisse. Sur le plan textuel, on voit bien qu'il prononce des propos assagis. L'engagement se voit de temps en temps dans ses œuvres. En fait, de l'extérieur, il porte des critiques sur l'oppression, la centralisation politico-économique, l'ethnicisme déguisé, la paupérisation provoquée par le
" système ". " Ces politicards qui nuisent au pays ", chantonne-t-il souvent. L'artiste insiste également sur la réconciliation nationale afin que la Grande île puisse aller de l'avant vers un réel développement. Pour être un artiste engagé, il faut être avisé. Alors, Shao Boana suit les actualités. C'est d'ailleurs sa source d'inspiration. Bien qu'il soit à plus de 10 000 kilomètres de son île bien aimée, le paternel de Oashna Tess surveille avec ses jumelles le moindre évènement.
Invité spécial. L'interprète de Number one ne sera pas seul, un autre artiste similaire partagera la scène avec lui, Général Tomboala. Celui-ci a une manière de voir les choses, ce qui le différencie des autres artistes de sa génération. C'est un véritable sac à paroles. Originaire d'Ankarabe, ce bonhomme manie les mots dans ces chansons. Au début de sa carrière, son terrain de prédilection était le ragga-dancehall. Parlant de crime, violence dans les quartiers défavorisés, Tombo éveille la conscience de la jeunesse. Comme son frère d'arme, il condamne l'inégalité. Pour lui, la musique est une mission, loin d'être une compétition. La paix et la liberté sont les mots d'ordre. La diaspora malgache va se régaler avec le vieux lion qui n'a pas encore perdu ses dents. Son rugissement résonnera dans la ville de Quimper.
