La polémique enfle au Ghana autour d'Aisha Huang, accusée d'exploitation illicite de minerais et de ressources. Cette femme femme d'affaires chinoise a été arrêtée en 2017 avant de quitter le pays dans des circonstances floues. Cette année, celle que l'on appelle " la reine du trafic d'or " est revenue au Ghana et aurait repris les mêmes activités.
Aisha Huang a comparu devant la Cour criminelle spéciale d'Accra cette semaine avec trois autres ressortissants chinois. Cette femme d'affaires, accusée des mêmes délits qu'il y a cinq ans, suscite de nombreuses interrogations dans l'opinion publique ghanéenne.
Il y a d'abord la question de son départ, en 2017, après son arrestation pour avoir exploité de l'or et du bois dans la région d'Ashanti. Le gouvernement a indiqué qu'elle avait été expulsée, avant d'affirmer qu'elle avait été rapatriée par la Chine elle-même. Position aussitôt démentie par la justice ghanéenne, pour qui Huang a tout simplement fui le pays. Summum de la confusion : le président Nana Akufo-Addo a dû admettre dans la presse qu'il ignorait si Huang avait été expulsée ou rapatriée.
Si l'affaire prend une telle ampleur, c'est aussi parce que Huang est accusée de complaisance avec les autorités ghanéennes. C'est ce qu'explique Adam Bonna, expert en sécurité :
" Il semble qu'elle soit de mèche avec certains fonctionnaires de l'État et, en dehors de cela, elle semble si audacieuse qu'elle a réussi à faire son travail en toute impunité : épuiser nos ressources forestières, polluer nos étendues d'eau avec toutes sortes de produits chimiques dangereux et, plus encore, déboiser nos cacaoyers. Le cacao est la principale culture de rente du pays. Je ne pense pas qu'un Ghanéen puisse aller en Chine et faire un centième de ce qu'Aisha Huang et ses compatriotes Chinois font au Ghana, et sortir libres. "
Si Aisha Huang semble " intouchable ", c'est parce que selon certains journaux, elle aurait fait chanter des hommes politiques avec une vidéo à caractère sexuel. Elle, de son côté, clame son innocence. Le ministre de l'Information n'a pas souhaité répondre à nos questions. Du côté de l'opposition, le NDC reconnaît que le dossier n'est pas assez étayé et redoute que l'affaire ne soit classée. La prochaine audience reprendra le 27 septembre.