Congo-Kinshasa: Démission à la présidence de la République - L'Acaj recommande une enquête judiciaire crédible sur les faits reprochés à Vidiye Tshimanga

Réagissant à la récente démission du conseiller spécial en matière stratégique du président de la République, Vidiye Tshimanga, l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) dit avoir tiré certaines leçons. Elle le félicite pour sa décision de se retirer à la suite d'un scandale politico-financier porté à la connaissance du public, preuve qu'il est un homme d'Etat et républicain respectueux de la personne du chef de l'Etat qu'il est appelé à servir, même en dehors des institutions.

" C'est un exemple pour démontrer à la classe politique qu'il existe une vie décente et apaisée en dehors des fonctions politiques. Il ne faudrait pas faire croire à l'opinion que sans la politique, il n'y a point de vie ", a souligné l'Acaj dans un communiqué publié le 17 septembre et signé par son chargé de monitoring, Me Ben Bonginda.

L'association note, par ailleurs, que sous réserve du contenu entier de l'enregistrement rendu public, lequel aurait été saucissonné et sorti de son contexte, selon Vidiye Tshimanga, les propos tenus sont graves en ce qu'ils portent atteinte à l'honneur et à la crédibilité de l'institution présidence de la République. " Le constat qui se dégage de ce faisceau d'indices est que, loin d'être un fait anodin, les propos imputés à M. Vidiye sont susceptibles de revêtir le caractère pénal ", a souligné cette organisation. Et de citer son coordonnateur, Me Georges Kapiamba, qui fait savoir que " la lutte contre la corruption, le trafic d'influence, le détournement et le blanchiment des capitaux constitue le baromètre à travers lequel l'action des gouvernants est jaugée ", tout en soulignant qu'" il importe dès lors d'outiller conséquemment les structures y dédiées en ressources humaines, matérielles et surtout financières pour les soustraire à des éventuelles tentations ".

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Face à ces révélations et à la démission qui en a suivi, l'Acaj recommande au procureur général près la Cour de cassation d'ordonner une enquête judiciaire crédible et exhaustive sur ces faits. Elle appelle, par ailleurs, le directeur de cabinet du chef de l'Etat à mettre en place une politique de tolérance zéro, en vue d'éliminer toutes les brebis galeuses qui seraient encore tapies dans les couloirs de la présidence de la République et useraient de leur position pour exercer pression et/ou trafic d'influence afin de satisfaire leurs intérêts égoïstes.

Il est, en effet, rappelé que Vidiye Tshimanga, conseiller spécial en matière stratégique du président Félix-Antoine Tshisekedi, venait de démissionner de son poste, le 16 septembre. Il est au cœur d'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le mêlant à une possible tentative de trafic d'influence. Il s'agit de la publication, le 15 septembre, par le journal suisse "Le Temps", de plusieurs vidéos dans lesquelles il négocie de l'argent auprès de pseudo-investisseurs. " J'ai déposé ma démission ce matin auprès du chef de l'État. Une décision mûrement réfléchie afin d'avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de cette machination. Et ainsi démontrer, preuves à l'appui, les manipulations et détournements de mes propos ", a-t-il affirmé.

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