Afrique: France - Une école rebaptisée au nom de Denis Mukwege à Melun

Dans la ville de Mulun, en France, une école a été rebaptisée au nom du docteur Denis Mukwege. C'était une manière pour les dirigeants de cette maison de formation d'immortaliser celui que l'on appelle "réparateur des femmes". L'inauguration de cette bâtisse qui a la capacité de recevoir au moins 280 élèves a eu lieu mardi 13 septembre 2022, en présence du Maire de la ville, des élus du Conseil municipal de Mulun, des Députés de cette municipalité, des autorités de cet établissement scolaire, ainsi que des parents des élèves et leurs enfants. Dans son discours, l'homme à l'honneur a avec joie remercié les initiateurs de cette école pour ce grand geste qui l"'a profondément touché, avant d'accentuer son propos sur l'égalité entre l'homme et la femme qui devrait être apprise aux enfants "'pour construire un monde meilleur où chaque personne, quelles que soient sa nationalité, sa couleur ou sa religion jouira du droit à la protection, à la participation, au développement et à la paix." "Je gage que ce nouveau groupe scolaire accompagnera ses élèves dans un enseignement porté par les valeurs de la République, et contribuera à l'émergence d'une nouvelle génération d'élèves portés par un esprit de coopération et une culture de paix et des droits humains. J'invite les enseignants et les parents à tout faire pour favoriser dès la maternelle l'émergence d'une " Génération Egalité " entre les jeunes filles et les garçons, et à ne pas reproduire les schémas de la masculinité toxique, caractéristique du patriarcat qui occasionne tant d'abus, de discrimination et de violences, en temps de guerre mais aussi en temps de paix ".

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Discours de Denis Mukwege

M. le Maire de Melun et Mesdames, Messieurs les élus du Conseil municipal,

Mesdames, Messieurs les Députés,

M. le Recteur, M. le Préfet,

Madame la Directrice,

Chers parents,

Chers enfants,

Chers membres de l'association " Etoile Flamboyante ",

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de m'accueillir si chaleureusement et suis très touché que mon nom soit désormais associé à ce Groupe scolaire au sein de ce nouveau éco-quartier de la Ville de Melun, dont les élus et les habitants sont si proches de la communauté congolaise, qui est la plus importante au sein de votre population.

Votre mobilisation d'aujourd'hui et le fait de dénommer ce nouveau groupe scolaire à la pointe des normes environnementales " Denis Mukwege " illustre avant tout une relation privilégiée qui s'est nouée au fil du temps, grâce notamment à l'engagement solidaire et à l'esprit d'ouverture des élus. Je pense bien évidemment au Maire de la Ville, M. Louis Vogel, qui m'avait décerné la médaille d'honneur de la Ville en 2016, mais aussi au dynamisme et à l'engagement de l'adjointe du Maire, Mme Brigitte Texier, qui est en relation constante avec nos équipes à l'Hôpital de Panzi depuis environ 7 ans. Je pense aussi à l'activisme de mes compatriotes au sein de l'Association Etoile flamboyante, dont je salue la présence parmi nous aujourd'hui.

Mesdames, Messieurs,

Chers enseignants, chers parents, chers élèves,

Venant d'un milieu modeste, j'ai toujours été très reconnaissant à mes parents de m'avoir permis d'aller à l'école, et de poursuivre des études pour que je puisse réaliser un projet né alors que je n'avais que 8 ans : celui de devenir médecin.

L'accès à l'éducation est une chance mais aussi un droit fondamental car si les parents ont un rôle de premier plan dans le développement de leurs enfants et le transfert de valeurs, l'école maternelle et primaire permet non seulement le développement et la mise en valeur de l'intelligence des enfants mais répond aussi à l'impératif de former la jeunesse aux valeurs de la société ; elle permet ainsi de jeter les bases de l'éveil à la citoyenneté et à la participation en vue de contribuer de manière positive à l'évolution de la société, en trouvant des solutions aux problèmes du monde et en luttant contre les injustices.

Il est important de rappeler que le droit à l'éducation est souvent appelé le droit " mère " de tous les droits et les libertés fondamentales. En effet, l'éducation est non seulement un tremplin pour entrer dans la vie adulte et le monde professionnel, mais est avant tout un moyen pour pouvoir exercer et jouir de ses droits humains : civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Je ne doute pas que ce sera le cas pour les 280 élèves melunais qui ont entamé leur rentrée scolaire ce 1er septembre dans des conditions optimales.

Mesdames, Messieurs,

Chers enseignants, chers parents, chers élèves,

Cette chance, cette opportunité, il faut la saisir, il faut la cultiver et l'exercer en pleine conscience. Car si chaque enfant y a droit et que le niveau de scolarisation a nettement progressé globalement, cette situation est loin d'être répartie de manière homogène entre les pays riches et les pays pauvres, mais aussi entre les plus privilégiés et les plus démunis au sein même des Etats : de profondes inégalités persistent dans l'accès à l'éducation et selon l'Unesco, plus de 40 % des enfants non scolarisés vivent en Afrique subsaharienne.

C'est notamment le cas également dans mon pays, la République démocratique du Congo, qui compte environ 5,9 millions d'enfants et de jeunes non scolarisés, une nouvelle génération sacrifiée minant les potentialités de notre jeunesse et mettant à mal le relèvement du pays après un quart de siècle de conflits à répétition.

Mesdames, Messieurs,

Je gage que ce nouveau groupe scolaire accompagnera ses élèves dans un enseignement porté par les valeurs de la République, et contribuera à l'émergence d'une nouvelle génération d'élèves portés par un esprit de coopération et une culture de paix et des droits humains. J'invite les enseignants et les parents à tout faire pour favoriser dès la maternelle l'émergence d'une " Génération Egalité " entre les jeunes filles et les garçons, et à ne pas reproduire les schémas de la masculinité toxique, caractéristique du patriarcat qui occasionne tant d'abus, de discrimination et de violences, en temps de guerre mais aussi en temps de paix.

En baptisant ce groupe scolaire de mon nom, vous manifestez votre choix de vous mobiliser contre les violences faites aux femmes et contre les inégalités femmes-hommes, vous allumez cette flamme, vous vous engagez dans un combat pour le respect des droits humains, pour la justice et pour la paix.

Je gage qu'ensemble nous construirons un monde à l'abri de la violence où chaque enfant développe ses potentialités pour le bien de tous et pour construire un monde meilleur où chaque personne, quelque que soit sa nationalité, sa couleur ou sa religion jouira du droit à la protection, à la participation, au développement et à la paix.

Ce rêve est possible. Chacun de nous peut contribuer à le transformer en réalité.

Bonne rentrée à tous les enfants du nouveau groupe scolaire " Denis Mukwege ". Avec vos parents et vos enseignants, nous sommes fiers de vous ! Bonne chance et bonne année scolaire !

Polémique autour de la grève des professeurs

A travers un communiqué parvenu à la presse, l'association des professeurs de l'Université de Kisangani vient préciser qu'il n'y a pas, et qu'il y aura pas grève sans une décision de l'assemblée générale conduite par le comité exécutif légalement établi conformément au procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire tenue mardi 6 septembre 2022 dans l'amphithéâtre de cette alma mater. Au cours de cette assemblée, toutes les étapes d'évaluation de la pétition ciblant le comité exécutif déchu du prof. Antoine Ngute ont été abordées conformément aux articles 15, 16 et 17 du règlement intérieur de l'association, signale le communiqué.

En effet, en date du 29 août 2022, un groupe de professeurs, membres du corps académique de l'Unikis avait déposé une pétition contre le président Antoine Ngute Novato et son comité, reprenant un certain nombre de griefs. Une source proche du dossier croit savoir que, sachant que les reproches formulés contre lui sont fondés, le comité Ngute a fait la sourde oreille pour ne pas se présenter avec ses moyens de défenses, préférant convoquer conjointement et concomitamment une assemblée générale parallèle et fictive dans le but de déclencher une grève sauvage, sans suivre le mot d'ordre du RAPUICO dont l'association des professeurs de l'Unikis fait partie. " Le comité exécutif du prof. Antoine Ngute s'est précipité pour déclencher la grève, espérant faire une diversion sur nos vrais problèmes, en violation flagrante des dispositions statutaires qui régissent l'APUKIS", indique le communiqué avant de poursuivre : " de ce qui précède, l'association des professeurs de l'Université de Kisangani précise ce qui suit :

-Il n'y a pas, à ce jour, deux associations des professeurs à l'Université de Kisangani et que le seul comité légal et légitime est bien celui dirigé par le professeur Grégoire Tambwe Soke Beya, issu d'un consensus après la déchéance du comité subversif déchu du professeur Antoine Ngute qui s'illustre dans la rébellion contre les textes légaux et réglementaires ;

-Il n'y a pas et il n'y aura pas la grève à l'Université de Kisangani sans respect des textes légaux et des procédures en vigueur par une Assemblée générale convoquée par le comité exécutif dirigé par le professeur Grégoire Tambwe Soke Beya ;

-Que tous les étudiants, du premier jusqu'au troisième cycle, se présentent soit pour les enseignements soit pour les recherches soit encore pour les séminaires méthodologiques avec leurs professeurs que nous sommes et qui assurons leur formation de qualité conformément au calendrier académique 2021-2022 ;

-Que les collègues professeurs se comportent en responsables en respectant le contrat avec l'employeur et les autres parties prenantes pour éviter de demeurer des valets ou une caisse de résonnance au service d'une seule personne qui croit nous prendre en otage comme les seigneurs en faisaient avec les vassaux au moyen-âge ;

-L'Association de professeurs de l'Université de Kisangani réitère sa confiance au gouvernement de la République qui a repris les négociations avec le banc syndical sur instruction du président de la République, chef de l'Etat, et lui rappelle sa bonne foi de respecter les accords de Bibwa en plus du premier lot de crédit véhicule déjà servi, le payement de la prime de recherche en ce mois de septembre en attendant la récupération effective du pouvoir d'achat".

Le communiqué de presse est conjointement signé par les professeurs Soke Beya, Grégoire Tambwe et Dieudonné Baruti Limengo, respectivement président et secrétaires-rapporteurs du comité provisoire de l'APUKIS.

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