Bénin: S'il fallait une preuve ...

Oui, s'il fallait une preuve que le djihadisme fait désormais du golfe de Guinée l'une de ses principales cibles, l'attaque menée en fin de semaine dernière dans le nord du Bénin par l'Etat islamique (EI) est là, bien là, pour le confirmer.

Revendiquée par la branche sahélienne de l'EI, cette agression contre les forces de l'ordre béninoises a coûté la vie à plusieurs soldats ; elle a aussi et surtout démontré que cette partie du continent devient au fil du temps un enjeu majeur pour les mouvements salafistes Al-Quaïda et l'EI.

Prévisible depuis longtemps et annoncée, d'ailleurs, par les services de renseignement des puissances extérieures présents sur le terrain, la montée en puissance des brigades djihadistes laisse présager des tentatives de déstabilisation que les pays directement concernés - Ghana, Bénin, Côte d'Ivoire, Togo - mais aussi les nations du golfe de Guinée - Nigeria, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Congo, République démocratique du Congo, Angola - feraient bien de prendre dès à présent en considération.

Prendre en considération, c'est-à-dire se préparer au pire et faire très précisément ce que les nations du Proche et du Moyen-Orient n'ont pas su accomplir lorsque le salafisme et le djihadiste sont apparus, puis ont commencé d'imposer leur loi aux peuples concernés, c'est-à-dire à la fin des années quatre-vingt du siècle précédent. Anticiper les événements à venir dans cette partie du monde devient au fil du temps un enjeu majeur pour toutes les puissances de la planète.

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Ce qui se passe aujourd'hui dans l'immense région du Sahel-Sahara lance, en réalité, un signal d'alarme à toutes les démocraties africaines et rend plus nécessaire que jamais l'intégration régionale qui, elle-même, permettra de bloquer les actions terroristes, de coordonner les services de renseignement, de mettre en place les dispositifs sécuritaires qui permettront de prévenir les drames en préparation.

Rien n'est plus important, dans ce contexte pour le moins inquiétant, que d'anticiper les drames prévisibles, sinon même probables, et de faire par conséquent ce que les dirigeants des peuples du nord du continent n'ont pas su accomplir ces dix dernières années avec les conséquences dramatiques qui en résultent aujourd'hui pour chacun d'eux.

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