En visite dans l'Extrême-Nord, lundi 19 septembre, le ministre de l'Administration territoriale camerounais a remis une aide aux victimes des inondations et des affrontements entre Arabes Choas et Mousgoum. Les tensions entre ces communautés avaient atteint leur paroxysme en 2021 dans le département du Logone-et-Chari. Des violences avaient fait des dizaines de morts et poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir. Aujourd'hui, la situation est en partie apaisée.
Jean Bosco Njock est chargé de projet pour l'ONG Adelpa (Action Locale pour un Développement Participatif et Autogéré). Pour décrire l'atmosphère qui règne à Logone-Birni, commune sur le fleuve Logone, lequel marque la frontière avec le Tchad, il confie : " La vie est en train de reprendre, mais elle n'a pas repris pleinement. "
Les déplacés, qui avaient fui les violences de l'an dernier et qui reviennent, ont parfois tout perdu. Les greniers ont été détruits lors des affrontements et il y a encore " cet élan de suspicion entre tribus qui se regardent ". L'ONG Adelpa a repris ses activités dans la zone depuis le mois de mai, alors que la peur avait rendu le secteur désert.
Dans ce contexte, la visite, lundi 19 septembre, du ministre de l'Administration territoriale camerounais, Paul Atanga Ndji, se voulait importante pour rassurer les communautés, selon Mansour Adam Djibrin, directeur de publication du journal Échos du Logone-et-Chari et président du Conseil départemental de la jeunesse. Il constate qu'entre Arabes Choas et Mousgoum, " si l'accalmie est réelle, la paix est toujours recherchée ".
Ces derniers mois, de nombreuses concertations ont eu lieu entre chefs traditionnels, religieux, leaders communautaires, avec l'appui des autorités administratives locales. Les habitants qui avaient fui les affrontements commencent à rentrer chez eux. Mais les victimes de nouvelles inondations pourraient bientôt grossir les rangs des déplacés, d'autant plus que la saison des pluies n'est pas terminée.
À ces défis s'ajoutent les attaques sporadiques que le département continue de subir de la part de Boko Haram, cette fois dans sa partie nord-ouest, du côté de la frontière nigériane.