Cote d'Ivoire: Fistule obstétricale - Dominique Ouattara recommande un partenariat plus fort entre les pays

21 Septembre 2022

Un partenariat pour la coopération sud-sud et triangulaire pour l'élimination de la fistule obstétricale à l'horizon 2030. Tel est l'objectif principal de la conférence internationale qui se tient depuis hier à Abidjan sur la fistule obstétricale.

Intitulée Conférence sud-sud et triangulaire pour l'élimination de la fistule obstétricale, cette rencontre internationale en terre ivoirienne regroupe plusieurs pays de la CEDEAO. Notamment le Sénégal, la Guinée Bissau, le Burkina Faso, le Togo, le Niger, le Bénin et le Tchad. Les ministres en charge de la question se sont succédé au pupitre pour non seulement réaffirmer la volonté de leur pays à s'engager pour l'élimination de cette pathologie qui fait de ses victimes des parias, mais aussi à aligner leurs politiques nationales de lutte à la résolution d'Abidjan.

La Côte d'Ivoire, pays hôte, s'est engagée par la voix de la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfant, Nassénéba Touré, à améliorer l'accès à la césarienne, à lutter contre les violences basées sur le genre, à offrir des plateaux techniques pour la prise en charge de la fistule obstétricale et à sécuriser l'acquisition des produits contraceptifs.

Bien avant, prononçant le discours d'ouverture de la cérémonie, la Première dame de la Côte d'Ivoire, Mme Dominique Ouattara, a salué l'engagement des partenaires internationaux dont l'agence coréenne de coopération (KOICA), le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et la Belgique pour leur engagement dans la lutte auprès de la Côte d'Ivoire. Car la fistule obstétricale, encore appelée maladie de la honte, sévit en Afrique de l'ouest et du centre.

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" En 2018, l'on estimait à six cent mille voire un million le nombre de femmes porteuses de fistule, en attente de traitement en Afrique de l'ouest et du centre " a déclaré Mme Dominique Ouattara. Selon les experts, a-t-elle révélé, la prévalence de cette maladie et la mortalité maternelle et néonatale sont dues à de nombreux facteurs dont : les violences basées sur le genre ; les inégalités d'accès aux soins de santé de qualité surtout pour les femmes, vivant dans les zones rurales ; le faible niveau d'accès aux opportunités d'éducation et de développement socio-économique des femmes et des filles. A cela s'ajoute la rareté des ressources pour leur réinsertion et intégration. C'est en cela que l'épouse du président de la République a salué la pertinence du thème de ce dialogue de haut niveau : " Partenariat renforcé et élargi : levier essentiel pour l'élimination de la fistule obstétricale qui vient à point nommé pour résoudre efficacement ce problème ".

A cet effet, Mme Ouattara dira : " nous gagnerons également à tirer parti de cette conférence d'Abidjan à deux niveaux : en premier lieu, en explorant des approches de prévention et de prise en charge dans un partenariat élargi et coordonné entre pays africains. En second lieu, en tissant une collaboration fructueuse avec les pays occidentaux qui ont l'avantage d'avoir matrisé la fistule obstétricale " .

Parlant de son engagement en faveur des enfants et des femmes, la first lady de Côte d'Ivoire a dit avoir toujours estimé que l'autonomisation financière est une solution à la précarité des femmes et à leur inaccessibilité aux soins de santé de qualité. Toute chose qui l'a amené à initier le Fonds d'appui aux femmes de Côte d'Ivoire (FAFCI). " Grâce aux financements du FACI qui s'élèvent à ce jour à plus de 25 milliards FCFA de capital, nos sœurs qui en ont bénéficié, sont à même de s'offrir des soins de santé adéquat ", a-t-elle indiqué. Non sans préciser qu'à ce jour, le FAFCI a permis " à plus de 325 000 de nos sœurs de mener des activités génératrices de revenus et d'être autonomes " .

L'argent étant le nerf de la guerre, pour donc éliminer la fistule obstétricale à l'horizon 2030, Mme Dominique Ouattara a appelé à mobiliser les ressources au niveau national et international, à renforcer les actions de prévention avec un dialogue permanent de proximité au sein des communautés les plus reculées ; à assurer une prise en charge holistique des femmes porteuses de fistule obstétricale dans les hôpitaux de référence et à renforcer l'appui et le financement d'activité économique d'autonomisation des femmes et particulièrement des femmes porteuses ou guéries de la maladie pour leur pleine participation au développement du continent.

C'est d'ailleurs en cela qu'elle a salué le décret pris par le président de la République qui ordonne aux prestataires de santé de traiter gratuitement les fistules obstétricales dans les centres de santé et ce, de manière systématique.

Le ministre de la Santé Dimba N'Gou Pierre a indiqué que la Côte d'Ivoire est l'un des rares pays en Afrique subsaharienne à se doter d'un plan d'élimination de la fistule obstétricale avec pour objectif de passer en dessous de 1% de taux de prévalence. Le pays, a-t-il concédé, n'a pas encore atteint son objectif. Car selon l'enquête MIC 2015, le taux de prévalence de la fistule obstétricale en Côte d'Ivoire est de 2,5%.

Quant à Mme Cécile Compaoré, représentant résident d'UNFPA, elle a fait savoir que la fistule obstétricale est une communication anormale entre la vessie et le rectum créant une incontinence chez la femme. Faisant d'elle ainsi une une paria de la société.

Cette première journée a été marquée par la déclaration d'Abidjan pour l'élimination de la fistule obstétricale.

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