Sénégal: La série télévisée "Rebelles" sur la Casamance a été déprogrammée

Au Sénégal, la série télévisée «Rebelles. Un combat pour l’unité» a été déprogrammée.

La série télévisée sénégalaise Rebelles: Un combat pour l'unité, a été déprogrammée. Les premiers épisodes devaient initialement être diffusés à partir de ce mercredi 21 septembre. Mais la production affirme avoir été " mise en demeure " par la Direction de la cinématographie, pour arrêter le tournage et retirer la bande-annonce de sa chaîne YouTube. Une série inspirée d'un sujet sensible : le conflit en Casamance avec des rebelles indépendantistes depuis quatre décennies.

C'est l'histoire d'un jeune politicien ambitieux promu au poste de directeur de cabinet du président. " Il va se retrouver au cœur d'un complot au sommet de l'État dont le but est de créer l'instabilité en Casamance ", indique la production dans sa présentation. Une mine de zircon est attaquée, sur fond d'intérêts étrangers.

Mais le 8 septembre, la société de production Marodi reçoit la mise en demeure. Son PDG, Serigne Massamba Ndour, est résigné : " Ils n'ont rien dit de précis. Ils ont juste dit : "des risques de troubles à l'ordre public". S'ils nous avaient dit : "c'est le titre, c'est le contenu, c'est telle phrase", on pouvait peut-être corriger... Mais ils ne veulent même pas regarder les épisodes. Donc, nous avons arrêté le tournage et l'on a mis presque 40 personnes au chômage technique. "

" Ils devaient nous encadrer, pas nous censurer "

Une décision incompréhensible pour le producteur, même s'il reconnaît que les thèmes abordés sont audacieux. " C'est seulement une fiction, donc on s'est dit qu'on avait le droit de traiter un sujet sur la Casamance qui mérite d'être mis en lumière, explique Serigne Massamba Ndour. On sait que c'est une question taboue. Mais aujourd'hui, on est assez responsables pour traiter cette question. Nous, ils devaient nous encadrer, pas nous censurer. Nous jugeons que c'est un abus de pouvoir. "

Dans la réalité, l'armée sénégalaise avait lancé en mars des opérations de sécurisation en Casamance, contre la rébellion séparatiste du MFDC.

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