Cette filière porteuse est pourtant handicapée par la recrudescence des vols de concombres de mer. " À peu près 30% de notre production annuelle sont volés. Apparemment, c'est un réseau bien organisé car une quarantaine de personnes dont certaines d'entre elles portent des armes, sont venues accaparer les trépangs surtout après leur grossissement sur nos sites d'exploitation basés à Toliara dans la région Atsimo Andrefana". Rijaniaina Ratsimbazafy, responsable du pré-grossissement des concombres de mer au sein de la société de zone franche Indian Ocean Trépang, l'a dénoncé dans le cadre de sa participation à la 2e édition de la Foire des Ressources Halieutiques organisée la semaine dernière par le ministère de la Pêche et de l'Economie Bleue.
Soutenir les enclos villageois. Et lui d'ajouter que l'entreprise a dû allouer presque la moitié de son budget de fonctionnement pour assurer la sécurité des sites aquacoles. " Nous interpellons ainsi les autorités compétentes puisque même si des voleurs ont été pris en flagrant délit par les éléments de la force de l'ordre, ils sont souvent relâchés au niveau du tribunal ", a-t-il enchaîné. Il faut savoir que cette entreprise a aménagé actuellement près de 250 ha pour l'holothuriculture. Ce site comprend des bassins d'écloserie et de nurserie, des sites de pré-grossissement et d'un grand site de grossissement industriel étalé sur une superficie de 150 ha dans le lagon.
Par ailleurs, " soutenir les enclos villageois fait partie de nos engagements. Nous leur fournissons des juvéniles et des moyens nécessaires permettant leur grossissement, sans oublier les encadrements de nos techniciens. Une fois la taille marchande atteinte, nous nous engageons également à acheter la production de concombre de mer de ces villageois.
Cela représente 30% de notre production annuelle. Cependant, même ces villageois se spécialisant dans l'élevage de trépang sont également victimes de ces vols. Raison pour laquelle, une vindicte populaire a eu lieu il y a plus d'une semaine à Toliara par peur des représailles. En effet, les voleurs qui ont été pris en flagrant délit se retournent ensuite contre ceux qui les ont dénoncés après avoir été relâchés ", d'après les explications de Rijaniaina Ratsimbazafy.
Prix à 120 dollars le kilo. Il faut savoir qu'Indian Ocean Trepang, employant actuellement 217 personnes, a exporté l'année dernière près de 9 tonnes de concombres de mer de taille marchande qui est obtenue après 14 mois de grossissement des juvéniles, et ce, contre 4 tonnes lors de ses premières exportations en 2016. " Nous exportons notamment à Singapour et à Hong Kong. Malgré cette évolution de notre production, nous ne parvenons jusqu'à présent pas à satisfaire la demande sur le marché international ", tient-il à préciser.
Et lui de déclarer que le prix à l'export des concombres de mer préparés s'affiche à 120 dollars le kilo. C'est une filière porteuse qui mérite d'être développée compte tenu de la potentialité de Madagascar en tant qu'île. Ce qui contribue en même temps à la protection des ressources marines.
